Nous, entrepreneurs français du Web3, accueillons avec enthousiasme les déclarations de MM. Bruno Lemaire, Ministre de l’Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique et Jean-Noël Barrot , Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, appelant à "faire de l’Europe la première zone économique mondiale en matière de structuration et d’organisation du marché des crypto-actifs et de la France le hub européen de cet écosystème." Nous partageons cette ambition et sommes convaincus que la France peut, en effet, jouer un rôle majeur dans cet Internet, nouvelle génération.
Derrière "le marché des crypto actifs" se joue un enjeu de taille, celui de la souveraineté numérique. Celle de nos données personnelles et de la donnée de nos entreprises: la souveraineté numérique de la France et de l’Europe.
Utiliser des crypto actifs, c’est se rendre indépendant des plateformes, c’est participer au déploiement d’une architecture où chaque utilisateur possède et contrôle sa donnée, et où une entreprise ne peut pas construire un monopole en mettant la main sur l’ensemble des données des utilisateurs ni en limiter leur usage en dehors.
Il ne manque qu’une chose pour transformer l’essai et prendre une avance décisive: mettre dans les mains des Français ces nouvelles technologies et devenir le premier pays au monde à reconnaître le droit à la propriété des contenus numériques. Dans un secteur où la concurrence est mondiale et où les innovations se développent plus vite que les réglementations, nous avons besoin de régulateurs agiles et créatifs et d'une administration et d'un législateur réactifs .
Un écosystème foisonnant
C’est en créant un environnement favorable, en ayant le marché le plus éduqué aux usages qu’on fera de la France un pays attractif au niveau mondial. Si certaines industries participent à familiariser leurs clients, l’Etat a la possibilité de créer les conditions d’une adoption bien plus rapide et massive au service des libertés individuelles.
Les NFTs peuvent être utilisés comme une preuve de propriété de tout type de contenu physique ou numérique, que ce soit un document, un permis de conduire, une carte grise, un diplôme, un titre de transport, une œuvre d’art, un personnage de jeu vidéo. Utilisés comme passeports numériques de nos identités digitales et de nos produits, ils contribueront à en faciliter la réparabilité et la circularité. La puissance publique et la régulation peuvent contribuer à accélérer cette adoption.
La France a la chance d’avoir un écosystème de projets et d’experts déjà très développé, dont certains sont déjà leaders mondiaux dans leur catégorie. Les industries du luxe, de la mode, des cosmétiques, du jeu vidéo, pour ne citer qu’elles, commencent à s’approprier les technologies Web3 pour passer un cap majeur dans leur transformation numérique. Des acteurs français du Web3 sont déjà des leaders mondiaux qui ont pénétré le marché américain , ce qui représente une nouveauté radicale pour la France dans le monde numérique.
Si la France veut rester à la pointe de cette révolution, elle peut faire le choix de l’audace et utiliser la puissance publique pour changer les usages. Les entreprises du secteur ont su se rendre attractives auprès des investisseurs privés. Elles n’ont pas besoin de subvention. Ce qu’il leur faut c’est un mouvement ambitieux qui bénéficiera à l’ensemble des citoyens en mettant à leur disposition ces technologies dans leur quotidien.
Pour la première fois dans l’histoire de la transformation numérique il est possible de reprendre la main. Saisissons cette opportunité.