La révolution numérique a propulsé les entreprises vers de nouveaux horizons, et au cœur de cette transformation, la blockchain émerge comme l'une des forces motrices. Un chiffre en dit beaucoup sur cette dynamique : selon la Fédération française des professionnels de la blockchain, plus de la moitié des entreprises du SBF 120 (Bourse de Paris) sont engagées dans des projets blockchain.
Enjeu majeur : paiement en monnaies numériques
L'engouement croissant pour la blockchain et les monnaies numériques qui circulent dessus représentent d'importants défis, mais aussi d'excellentes opportunités. La gestion d'une trésorerie supplémentaire et les paiements en actifs numériques sont des aspects cruciaux à considérer.
Les transactions internationales, souvent lentes, opaques et coûteuses, trouvent dans les monnaies numériques une solution pour simplifier ces processus.
Le cas de la banque américaine JP Morgan, qui s'est forgée une spécialité dans les paiements via la blockchain, illustre bien ces enjeux : la banque s'est très tôt intéressée aux blockchains et a lancé son “JPM Coin” dès février 2019. La plus grande banque commerciale de la planète fut l'une des premières à développer, dès 2018, son premier réseau de paiement basé sur la blockchain, appelé Quorum ; depuis complété par Onyx, une infrastructure blockchain permettant de faciliter et de rendre performantes les transactions du groupe Siemens.
L'émergence des monnaies numériques dans les entreprises cotées françaises (SBF 120) ne se limite pas à un simple intérêt ; c'est une réponse aux besoins croissants des entreprises. Si la gestion des flux financiers est souvent perçue par les entreprises comme un sujet plutôt lourd, complexe et sensible, la technologie devient alors une opportunité pour optimiser ces processus.
Coûts élevés, délais importants : la blockchain comme solution transformative
Les paiements transfrontaliers, généralement coûteux, lents et sujets aux erreurs, représentent un défi majeur ; l'infrastructure mondiale des paiements est confrontée à une coordination complexe entre de multiples intermédiaires, des réglementations disparates et des exigences de conformité.
Cette situation crée un écart entre la demande des clients et la capacité de l'entreprise à fournir des solutions appropriées, engendrant des problèmes de trésorerie. Un constat un peu ubuesque à l'heure où, en comparaison, des acteurs comme Amazon pratiquent la livraison “instantanée”.
Lorsqu'on plonge dans les complexités des paiements transfrontaliers, les défis se révèlent être des barrières logistiques et réglementaires considérables. Les fuseaux horaires, les heures d'ouverture des banques, les fluctuations des taux de change auxquels s'ajoutent notamment les enjeux liés à la faible liquidité des monnaies dans les pays émergents ou encore l'inflation de certaines monnaies (Argentine/Liban) compliquent ces transactions.
Un virement international traditionnel peut prendre entre quatre jours et plusieurs semaines (s'ils vont vers les pays émergents), entraînant des retards significatifs.
Les entreprises, conscientes de cet écart entre la demande et la réalité opérationnelle, sont confrontées à des problèmes de trésorerie qui impactent directement leurs transactions cruciales. La blockchain, par sa nature décentralisée et sa capacité à éliminer les intermédiaires, adresse ces problèmes de front. Elle ne se contente pas de résoudre des problèmes, elle révolutionne la manière dont les paiements transfrontaliers sont envisagés.
La nécessité d'un socle réglementaire solide
La récente chute de FTX et de Sam Bankman-Fried, figure emblématique du monde des cryptomonnaies, et la démission du CEO de Binance marquent un tournant décisif dans l'industrie. Ces événements ont provoqué des remous significatifs, soulignant l'importance cruciale d'une gouvernance robuste.
Dans ce contexte changeant, la réglementation, autrefois perçue comme un obstacle, émerge comme une composante fondamentale pour l'adoption de la blockchain dans le milieu des affaires.
Ce changement de perspective est également palpable dans le secteur financier traditionnel. Les institutions, initialement réticentes à adopter des technologies émergentes comme la blockchain, reconnaissent maintenant l'impératif d'une réglementation transparente et bien définie.
Dans cette dynamique, tous les acteurs du marché, qu'ils soient déjà impliqués dans l'utilisation de la blockchain ou non, sont incités à se conformer aux normes réglementaires. Cette conformité est cruciale pour assurer l'intégrité et la légitimité de l'ensemble de l'écosystème blockchain.
D'ailleurs, l'adoption récente du règlement MiCA (”Markets in Crypto-Assets”) par le Parlement Européen illustre cette tendance vers une régulation plus stricte des marchés de cryptoactifs en Europe . Ce règlement vise à protéger les investisseurs tout en préservant la stabilité financière, favorisant l'innovation et renforçant l'attractivité du secteur.
En s'intéressant à la blockchain, les entreprises ouvrent la porte à une ère de paiements transfrontaliers plus efficaces, fiables et transparents. Cette transformation ne fait que commencer, mais elle est inévitable.