“On en fait un peu trop avec la consommation énergétique du Bitcoin”
Pour Émeric de Vigan, qui est vice-président de l’activité électricité chez Kpler, le bitcoin, bien utilisé, peut jouer un rôle dans la transition énergétique.
Pas vraiment. Actuellement, nous vivons une situation paradoxale : il y a un grave risque de pénurie énergétique à certains endroits de la planète et des excédents d’énergie à d’autres. Le minage de bitcoins est un instrument intéressant pour consommer le surplus car on peut décider d’allumer ou d’éteindre les machines de minage très rapidement. Je pense que nous en faisons un peu trop avec la consommation énergétique du bitcoin. C’est un peu comme lorsqu’on dit qu’un e-mail consomme un certain nombre de kilowattheures. Il faut prendre un peu de recul avec tout ça.
Le bitcoin peut-il être un vecteur de transition énergétique ?
Pourquoi pas, mais cela reviendrait à dire que le minage de bitcoins s’apparente à du stockage. C’est une piste intéressante, tout comme celle d’utiliser les batteries des voitures électriques pour du stockage ou pour des mécanismes de soutien au réseau. Mais la clé, c’est de se demander s’il y a business pour miner des bitcoins à temps partiel.
La consommation électrique d’un pays peut beaucoup varier. Est-ce que ça aiderait le réseau si on comblait les creux avec une consommation à la demande ?
Oui, énormément. L’opérateur responsable de la sécurité de l’approvisionnement (RTE en France) doit gérer des situations de pointe très ponctuelles où l’on a potentiellement un déficit d’énergie, puis gérer des moments où il y a beaucoup de surplus.
Est-ce que favoriser la consommation du bitcoin, même à partir de sources renouvelables, pose un problème éthique ?
Pousser à la consommation d’une manière générale n’est pas optimal, surtout lorsqu’on doit faire preuve de sobriété. Après si nous arrivons à combiner consommation et flexibilité c’est intéressant.
Avant d’investir dans un produit, l’investisseur doit comprendre entièrement les risques et consulter ses propres conseillers juridiques, fiscaux, financiers et comptables.