Fin de suspense pour Circle. Après des semaines d’attente, le géant américain a officialisé ce lundi l’obtention de son agrément d'établissement de monnaie électronique (EME), une condition nécessaire pour être en conformité avec la réglementation MiCA qui est entrée en vigueur le 30 juin .
Avec cette licence, la société de Jérémy Allaire devient le premier émetteur de stablecoin régulé en Europe. “C’est une étape très importante pour nous”, explique son CEO dans une interview exclusive.
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Circle dispose de 2 stablecoins : le premier est son stablecoin dollar (USDC) dont la capitalisation boursière est de 32 milliards de dollars. Le second est son stablecoin euro (EURC) dont la capitalisation est beaucoup plus modeste puisqu’elle est inférieure à 50 millions d’euros.
Comme l’a expliqué Jeremy Allaire à The Big Whale, Circle pourra bénéficier d'un jeu de réserve lui permettant de jongler, pour gérer la liquidité de l'USDC, entre les réserves du stablecoin situées dans des banques américaines et européennes. “Un critère qui nous permet de ne pas fractionner la liquidité et faire en sorte que l’USDC reste un stablecoin global”, a précisé Jeremy Allaire.
“Les États-Unis devraient s’inspirer de l’Europe” D'autres émetteurs de stablecoins, comme Monerium et Salvus , ont déjà obtenu leur licence et sont en conformité avec MiCA, mais aucun n'a la taille de Circle. Son principal concurrent Tether, émetteur de l'USDT actuellement leader du marché avec 105 milliards de dollars d'unités en circulation, a même décidé de faire l’impasse dessus pour le moment, comme le rappelait son patron, Paolo Ardoino, dans une interview avec The Big Whale .
En étant le premier stablecoin d'envergure à être officiellement régulé dans l'Union européenne, Circle acquiert un avantage compétitif important, ses deux stablecoins (USDC et EURC) étant quasiment les seuls que les plateformes d'échange peuvent proposer avec certitude à leurs utilisateurs européens.
“Pour utiliser l’USDC ou l’EURC, les institutions financières traditionnelles ont désormais des garanties juridiques fortes. C’est un tournant majeur pour toute l’industrie des stablecoins et plus largement crypto”, s’est réjoui Jeremy Allaire qui précise que son entreprise va désormais accélérer son développement en Europe dans les prochains mois.
“L’Europe a réussi à réguler un stablecoin dollar avant les États-Unis. Le fait que nous obtenions cette licence en Europe est un avertissement sans frais pour les États-Unis”, a ironisé Jeremy Allaire qui souhaite que les autorités américaines s’inspirent de MiCA pour encadrer les stablecoins.