Le gouvernement français ouvre la porte au minage de Bitcoin par EDF

Le gouvernement français ouvre la porte au minage de Bitcoin par EDF

Durant une visite des locaux de Ledger à Paris, la ministre française du Numérique, Clara Chappaz, s’est montrée ouverte sur plusieurs sujets, notamment concernant le minage de Bitcoin par le géant français de l'électricité.

Une idée circule depuis longtemps dans l'écosystème français : pourquoi EDF, le géant public de l'énergie, ne valoriserait-il pas ses surplus de production – notamment nucléaire – en minant du Bitcoin ? Cette approche novatrice pourrait efficacement contribuer à réduire son endettement considérable. Si Marine Le Pen s'est récemment emparée du sujet à Flamanville, le gouvernement gardait jusqu'ici le silence sur la question.

« L'utilisation du surplus énergétique pour miner du Bitcoin est le bon exemple d'un débat qui a été accaparé par une frange extrême de l'arc politique, alors que c'est un vrai sujet », a confié la ministre française du Numérique, Clara Chappaz, devant une poignée de personnes, dont The Big Whale, lors d'une visite du siège mondial à Paris de Ledger, qui est le leader mondial de la conservation des actifs numériques, présence de son CEO Pascal Gauthier.

Et d'ajouter : « Plutôt que d'en faire un sujet de communication, il faut regarder ça sérieusement. Je sais que certains d'entre vous l'ont déjà étudié, il faut continuer de manière pragmatique à évaluer ce à quoi pourrait ressembler un tel dispositif. »

La ministre souligne également que la direction d'EDF vient de changer (Bernard Fontana a été désigné par l'Élysée pour succéder à Luc Rémont), ouvrant ainsi la voie à de nouvelles discussions : « Il faudra analyser ce type de sujet d'un point de vue économique, sans idéologie, et se poser les bonnes questions. »

« Vous comprendrez que ce n'est pas un sujet qui sera tranché uniquement par moi-même, ministre du Numérique. C'est un sujet éminemment interministériel, mais qu'il faut que nous examinions et pour lequel nous devons vous apporter des réponses précises, une fois que nous l'aurons étudié. »

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Euro numérique et délais de l'AMF

Par ailleurs, l'euro numérique figure parmi les sujets brûlants abordés. Alors que les discussions se poursuivent à Bruxelles, et que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a récemment fixé l'échéance d'octobre 2025 pour une décision sur le lancement, Clara Chappaz se montre attentive aux préoccupations du secteur, particulièrement concernant la protection de la vie privée. « Il y a encore pas mal de travail au niveau de la Commission européenne. Pour ceux qui souhaitent participer à la réflexion, on veillera à créer les espaces de dialogue pour faire remonter votre position. »

Elle appelle l'écosystème français à se structurer autour de positions communes : « Il y aura forcément des points de convergence et de divergence, c'est normal. Mais notre rôle, c'est aussi de faire le lien entre ce qui se passe en France et ce qui se décide en Europe. »

Concernant les délais de traitement des dossiers PSAN ou MiCA par l'Autorité des marchés financiers (AMF), un point régulièrement critiqué par les acteurs du secteur, la ministre aborde le sujet frontalement : « Il faut qu'on comprenne pourquoi ça prend plus de temps. »

Elle affirme avoir déjà évoqué le sujet avec les dirigeants de l'AMF : « J'ai échangé avec eux sur plusieurs dossiers, dont celui-là. On doit se demander ce qu'on peut simplifier, regarder ce que font les autres pays, et trouver des solutions. »

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Et de conclure : « Il est essentiel que les process en France ne soient pas plus complexes, plus longs, ou plus opaques qu'ailleurs. C'est un enjeu de compétitivité, et on s'y attellera de façon très concrète. »

Ces déclarations surviennent au lendemain de l'annonce de Bpifrance, qui a officialisé hier un renforcement significatif de ses investissements dans les start-ups blockchain de l'écosystème. D'ici 2029, la banque publique d'investissement devrait ainsi injecter un peu plus de 200 millions.

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