Peu d'acteurs parviennent à rivaliser avec BlackRock et d'autres géants comme Franklin Templeton. C'est pourtant ce que Spiko réussit à faire dans le domaine des fonds monétaires tokenisés.

Fondée en 2023, la start-up française s'est forgé une belle place dans ce secteur. En douze mois, ses deux fonds - en euros et en dollars - ont largement dépassé les 300 millions d'euros d'encours (335 millions d'euros), positionnant Spiko dans le top 10 mondial ; seul le fonds "Buidl" de BlackRock a franchi le cap du milliard de dollars d'encours (2,8 milliards $).

Portée par cette dynamique, Spiko vient de finaliser un nouveau tour de table : 18,5 millions d'euros dans le cadre d'une série A (après une levée de fonds de 4 millions en 2024).

Selon nos informations, la start-up est désormais valorisée 78 millions d’euros.

"Nous faisons les choses étape par étape. Nous avons commencé par permettre de faire quelque chose de simple : faciliter l'accès au yield. Et cette stratégie a payé. Il y a un vrai besoin pour ce produit, surtout chez les entreprises", explique Paul-Adrien Hyppolite, cofondateur et CEO de Spiko.

En un an, Spiko revendique plus de 1000 clients.

Plusieurs fonds ont participé à cette série A. C'est le cas d'Index Ventures qui a mené le tour. White Star Capital, Blockwall et Bpifrance, qui a placé une petite partie de sa trésorerie chez Spiko, ont également contribué.

Plusieurs figures de l'industrie crypto et fintech ont aussi investi, notamment le patron de Revolut, Nikolay Storonsky, ou Zach Abrams, cofondateur de Brige - racheté en 2024 par Stripe.

Accélérer la commercialisation et le développement en Europe

Avec cet argent frais, Spiko, qui compte actuellement 11 personnes, prévoit d'embaucher. La société pourrait atteindre une vingtaine de personnes d'ici fin 2025.

Le but de ces recrutements est double : d'abord accélérer la distribution des fonds monétaires tokenisés - euros et dollars. "Jusqu'à présent, nous avons connu une croissance organique, mais maintenant nous voulons accélérer la commercialisation des produits en France et progressivement en Europe", explique Paul-Adrien Hyppolite.

L'autre priorité pour la start-up parisienne est d'améliorer ses produits. "Il existe un risque que les fonds monétaires tokenisés se commoditisent", souligne le gérant des fonds. Le meilleur exemple de ce phénomène est celui des ETF où le géant BlackRock a précisément réussi à capturer une part significative du marché - tant sur les marchés traditionnels que sur les ETF Bitcoin.

Pour contrer cette tendance, Spiko entend améliorer la distribution par API de ses fonds (via les fintechs), optimiser les rails de paiement (entrées et sorties des fonds) et lancer un produit de "cash and carry", qui permettra d'ici quelques semaines d'obtenir des rendements supérieurs au taux sans risque (obligations américaines ou souveraines).

"En faisant cela, nous pourrions atteindre un milliard d'euros d'encours d'ici la fin de l'année et devenir le deuxième acteur du marché derrière BlackRock", projette Paul-Adrien Hyppolite.

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