Dans une initiative visant à prolonger la durée de vie des produits et améliorer la transparence pour les consommateurs, Fnac-Darty lance un « passeport digital » pour les appareils électroménagers reconditionnés. Ce projet, conçu en partenariat avec la start-up Arianee (qui développe le protocole blockchain du même nom), permet à chaque acheteur d'accéder à l'historique détaillé de son appareil, de sa fabrication à ses dernières réparations. « L'idée, c'est vraiment de lier le monde physique au monde virtuel », explique Régis Koenig, directeur réparation et durabilité chez Fnac-Darty. « Les clients vont pouvoir accéder à toutes les informations de leurs produits grâce à un simple scan de QR code. »
Fnac-Darty commence par équiper les produits reconditionnés issus du village olympique de Paris 2024. Près de 4 000 équipements d'électroménager sont d'ores et déjà pourvus du passeport. « Aujourd'hui, si j'achète une machine à laver reconditionnée des JO, je peux immédiatement accéder à tout son historique en scannant le QR code », précise le représentant de Darty. « Ces produits ont servi deux mois lors des Jeux, puis ont été reconditionnés. Avec ce passeport, le client peut voir tout cela en un instant », insiste Régis Koenig. Chaque appareil permet à ses nouveaux acheteurs d'accéder à des informations détaillées comme le lieu de fabrication, les matériaux utilisés, les réparations effectuées et les pièces changées. « C'est l'assurance pour nos clients d'acheter en toute confiance, avec une transparence complète sur le cycle de vie du produit », plaide le dirigeant de l'un des plus gros vendeurs d'électroménager en France.
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Fnac-Darty ne mène pas ce projet seul. En collaboration avec Ecosystem, un éco-organisme de référence pour la gestion des déchets d'équipements électroniques, Darty s'assure que l'initiative bénéficie d'un soutien étendu de l'industrie. « Nous travaillons avec Ecosystem parce qu'ils sont déjà en contact avec tous les acteurs du secteur », déclare Régis Koenig. « Cela nous permet de toucher toute la filière, y compris les reconditionneurs et les réparateurs indépendants. Ecosystem a un rôle important dans le projet. » Cette collaboration vise à inscrire le passeport digital dans une dynamique collective, en convainquant d'autres marques, distributeurs et reconditionneurs de s'engager dans cette démarche. Les porteurs du projet assurent que d'autres grands distributeurs seraient déjà intéressés pour rejoindre l'initiative.
Une traçabilité garantie par la technologie blockchain La blockchain, technologie choisie pour ce projet, assure la sécurité et l'authenticité des données, mais a surtout permis de développer le projet plus rapidement. « Sans la blockchain, on n'aurait jamais pu mettre en place une telle initiative de manière aussi rapide et efficace », affirme Régis Koenig. Il souligne qu'une telle initiative aurait pu mettre « une dizaine d'années » pour être implémentée de manière traditionnelle. « Parce qu'il faut mettre tout le monde d'accord, il faut décider qui héberge la base de données, il faut mettre en place les règles, être capable de se faire confiance, etc. Alors que là, c'est programmatique », explique-t-il.
« Cette technologie nous permet de rendre l'historique de chaque produit infalsifiable, accessible à tous les acteurs de la chaîne de valeur », abonde Pierre-Nicolas Hurstel, patron d'Arianee. « C'est simple pour les utilisateurs, et c'est sécurisé et programmatique grâce à la blockchain », ajoute-t-il.
La feuille de route du projet est ambitieuse. Dès début 2025, Fnac Darty prévoit de doter tous ses produits reconditionnés d'un passeport digital. « L'objectif, c'est que d'ici peu, tout produit reconditionné par Fnac-Darty ait son passeport », annonce Régis Koenig. Mais cela pourrait s'étendre à l'ensemble des produits vendus car l'entreprise envisage d'élargir ce service aux produits neufs.
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Un modèle qui a fait ses preuves dans le luxe L'initiative s'appuie sur un protocole blockchain développé par Arianee, permettant une gouvernance partagée entre tous les acteurs de la filière. « Le passeport digital que nous avons créé est un commun de données, un espace de partage unique », explique Pierre-Nicolas Hurstel. « Chaque acteur, qu'il soit fabricant, distributeur ou réparateur, aura une identité on-chain sécurisée par un smart contract », précise le patron d'Arianee, dont le modèle a fait ses preuves dans l'industrie du luxe. De nombreuses grandes marques de luxe comme Richemont ou Breitling utilisent ce système depuis plusieurs années.
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Cette structure garantit non seulement la sécurité des informations mais aussi la flexibilité pour répondre aux besoins spécifiques de chaque industrie. « Demain, cela pourrait être très pertinent d'offrir ce type de services aux constructeurs automobiles, c'est typiquement le genre de produit où l'on a besoin d'un historique de traçabilité sur les opérations réalisées dans sa vie, car c'est un bien coûteux qui se revend beaucoup », plaide Pierre-Nicolas Hurstel.
Au-delà de la transparence et de la traçabilité, ce passeport digital représente aussi un engagement écologique. « Un produit qui dure plus longtemps, c'est un produit qui ne devient pas un déchet immédiatement, et ça, c'est essentiel », insiste Régis Koenig de Fnac-Darty. En permettant une meilleure traçabilité et une meilleure maintenance, Fnac Darty espère réduire significativement la quantité de déchets électroménagers. « Chaque lave-linge, chaque réfrigérateur qui reste en service une année de plus, c'est une victoire pour le climat », insiste-t-il.