La réunion a duré un peu plus de deux heures. Hier, les représentants de l’industrie crypto française étaient invités au ministère des finances à Bercy pour parler de nombreux sujets, et notamment de celui de l’impact énergétique du secteur. Rien que ça !
Cette réunion, qui doit en appeler une autre en octobre, n’a rien d’un hasard. Elle correspond à la remise prochaine d'un rapport gouvernemental sur l'impact environnemental des activités numériques. Elle intervient aussi moins de dix jours après que le chef de l'État, Emmanuel Macron, ait rappelé que les industriels devraient se serrer la ceinture face aux pénuries d'énergie.
Et l’industrie crypto ne va pas échapper à la règle.
Le phénomène n’est d’ailleurs pas que français. Partout où les gouvernements veulent limiter la consommation énergétique (et éviter une explosion sociale), l’industrie crypto est appelée à faire des efforts. Ces dernières semaines, certains mineurs américains - ceux qui font sécurisent les cryptomonnaies avec leurs ordinateurs - ont été “gentiment” obligés de limiter leur activité.
Mais est-ce justifié ?
Selon l’université de Cambridge, dont les travaux font référence en la matière, le minage de bitcoins représenterait à peu près 0,14% de la consommation d’énergie mondiale. C’est environ ce que consomme un pays comme le… Kazakhstan.
En se basant sur ce chiffre, le constat est clair : la consommation énergétique des cryptos est un vrai sujet que personne ne peut balayer d’un revers de la main. Reste que le minage demeure l’une des activités les moins "polluantes" de la planète. Selon des données émanant d’un rapport publié en septembre 2020 par l’université de Cambridge, 39% de l’énergie utilisée par le minage de bitcoins serait d’origine renouvelable.
Interrogé il y a quelques mois sur le sujet devant le Congrès américain, le patron du mineur Bitfury, Brian Brooks, a quant à lui expliqué que le minage américain était à 58% issu d’énergies renouvelables (incluant hydroélectricité, éolien, solaire, nucléaire et la compensation carbone).
Outre ce point, le minage présente plusieurs avantages (on vous en parle plus en détails très bientôt dans la Premium) d’un point de vue environnemental.
1/ Il permet de financer la construction d’installations comme des barrages hydroélectriques, des éoliennes ou encore des panneaux solaires. Comment ? En utilisant l’énergie en surplus. Toute l’énergie qui n’est pas consommée est utilisée pour miner, ce qui qui rapporte des cryptomonnaies, et in fine finance ces installations cruciales pour la transition.
2/ Le minage permet aussi de ne pas gaspiller l’énergie issue du “gaz de torchage”. Cette source d’énergie qui s’échappe des champs pétroliers (les flammes en haut des torchères) est souvent délaissée car trop compliquée à exploiter. Or le minage, en plus de capter cette énergie “sale”, permet de la rentabiliser. Selon la Banque mondiale, le torchage est à l’origine de l’émission de plus de 400 millions de tonnes d'équivalent carbone (l’empreinte carbone annuelle de la France est d’environ 500 millions de tonnes).