Les développements s’accélèrent chez Swaap ! Trois mois après avoir annoncé une levée de fonds de 4,1 millions d’euros , la start-up française fait évoluer son protocole dans une V2 qui devrait lui permettre de franchir un cap et séduire plus d’utilisateurs. Cette nouvelle version est disponible depuis ce lundi matin.
Swaap fait partie des projets qui ambitionnent d’améliorer le système financier. Selon ses concepteurs, la finance décentralisée (DeFi), dont le principe est d’apporter de la transparence et de réduire le nombre d’intermédiaires financiers, serait une infrastructure “plus juste, plus efficiente et plus sécurisée”.
Swaap est ce que l’on appelle un market maker (teneur de marché), c’est-à-dire un acteur qui fait le lien entre des acheteurs et des vendeurs sur un marché. Sauf que contrairement aux market makers traditionnels, Swaap n’est pas réservé qu’aux acteurs institutionnels. Tout le monde peut apporter de la liquidité et en retirer un rendement, tout en gardant le contrôle sur ses fonds (non-custodial).
“Nous avons montré avec la V1 qu’il était possible de faire du market making on-chain de manière profitable, mais nous allons désormais apporter beaucoup plus de flexibilité”, explique son cofondateur Cyrille Pastour. “Alors que nous étions seulement sur Polygon, notre nouvelle infrastructure nous permettra d’aller sur beaucoup d’autres blockchains, à commencer par Ethereum. Nous allons aussi proposer beaucoup plus d’actifs”, insiste-t-il.
Jusqu’à présent seuls le WETH, le WBTC (des versions de ETH et BTC utilisables sur Polygon) et l’USDC étaient disponibles sur Swaap.
Swaap ne proposera toutefois pas n’importe quel actif. “Nous serons sélectifs, mais cela ouvre la voie à des partenariats avec des DAO, comme celui que nous avons récemment noué avec Frax”, poursuit Cyrille Pastour. D’autres tokens, comme ceux liés au Liquid Staking avec stETH, arriveront bientôt, ainsi que des stablecoins.
Bientôt un token ? Swaap V2 offrira également certains modèles plus risqués, afin d’offrir la possibilité aux apporteurs de liquidité qui le désirent d’obtenir encore plus de rendement.
Le protocole n’a pas encore émis de token, mais l’équipe a d’ores et déjà prévu de le faire en réservant une partie à ses premiers utilisateurs. C’est le même modèle que celui qui a été choisi par Morpho, un autre protocole DeFi français lancé en 2022.
“Le but est de récompenser les personnes de la communauté qui contribuent au démarrage du protocole”, justifie Cyrille Pastour, qui précise que le token ne sera pas “live et librement échangeable”, car “nous estimons que c'est trop tôt en raison du niveau de maturité du projet”.
Swaap semble amené à jouer un rôle important dans la DeFi dans les années à venir, venant ainsi combler un gros défaut d’Uniswap qui joue aussi le rôle de market maker sur sa plateforme d’échange décentralisée (la plus grosse du monde avec près de 60% de part de marché).
“Les Automated Market Makers comme Uniswap ont des rendements négatifs avec un niveau de risque très élevé. Ce sont des produits similaires aux casinos du point de vue des apporteurs de liquidité”, souligne Cyrille Pastour.
Cette perte potentielle, aussi appelée “impermanent loss”, se matérialise lorsqu’on subit la volatilité d’une paire de tokens placée dans une pool de liquidité. Elle peut grimper jusqu’à 30% sur Uniswap, alors qu’elle est seulement limitée à 0,1% sur Swaap, selon Cyrille Pastour. Suffisant pour convaincre tout le monde ?