Charles Hoskinson : ”Ethereum refuse la gouvernance on-chain, ce n’est pas une situation saine”

Charles Hoskinson : ”Ethereum refuse la gouvernance on-chain, ce n’est pas une situation saine”

Présent pour la première fois à la Paris Blockchain Week, Charles Hoskinson, le fondateur de Cardano, revient sur l’avenir de la crypto et ses rapports ambigus avec Ethereum. Entre philosophie politique, gouvernance on-chain et compatibilité Bitcoin, il trace les lignes d’une vision décentralisée à contre-courant.

Quelle est la raison de votre visite à Paris ?

J’ai été invité plusieurs fois ces dernières années à la Paris Blockchain Week. Il y a une grande communauté blockchain ici, mais je n’avais jamais eu le temps d’y participer. C’est donc la première fois que je viens. L’événement était très réussi : 10 000 personnes présentes, des entreprises formidables en France.

De notre côté, nous sommes à la fois une entreprise d’ingénierie et une entreprise universitaire. Sur l’aspect universitaire, nous menons beaucoup de recherches académiques, notamment sur les méthodes formelles et la théorie des langages de programmation. Nous avons des laboratoires à Stanford, à l’Université d’Édimbourg, à l’Institut de Technologie de Tokyo et ailleurs. Paris n’est pas une ville inconnue pour nous, surtout à travers son excellence académique : à la Sorbonne, des chercheurs comme Xavier Leroy font un travail incroyable.

Quand nous pensons à Paris, nous pensons donc d’abord aux langages de programmation, à la recherche, pas tant aux cryptomonnaies. D’ailleurs, à part Tezos lancé par Arthur Breitman et Nomadic Labs, il y a peu de projets crypto français qui ont atteint le top 10 mondial. La France a toujours un peu flirté avec l’idée d’être favorable aux cryptos, sans vraiment avoir trouvé son positionnement. Mais la Paris Blockchain Week grandit chaque année, alors j’ai décidé de venir enfin prendre la parole ici.

Pouvez-vous citer quelques bonnes entreprises crypto françaises  ?

Oui, bien sûr. Il y a toujours une certaine participation française car il y a ici d’excellents ingénieurs et scientifiques. Mais le problème, c’est que l’environnement économique n’est pas très favorable aux start-ups : souvent, elles commencent ici puis partent ailleurs. Ledger est une réussite, tout comme Tezos qui a une structure française avec Nomadic Labs. Mais pour Cardano, non, nous n’avons pas de présence directe en France. Le plus proche reste notre présence en Suisse, notamment à Genève.

Seriez-vous intéressé pour lancer une structure en France ?

Oui… si les impôts étaient plus bas ! (rire) Vous savez, l’argent n’est pas vraiment le problème, mais je préfère de loin donner cet argent à mon propre gouvernement.

“Il y a eu 260 incidents liés à des enlèvements et des rançons dans le monde de la crypto ces 10 dernières années”

J’ai vu que vous étiez entouré de beaucoup de personnes. Ce sont tous des gardes du corps ?

Non, pas tous. Certains font partie de l’équipe “advance”, ils s’occupent de la logistique, comme nous faire enregistrer à l’hôtel, organiser les chauffeurs pour nos déplacements, car nous avons des emplois du temps très serrés : sept interviews, deux keynotes, beaucoup d’activités. Ils préparent les lieux en avance pour que tout s’enchaîne rapidement. Bien sûr, quelques-uns sont des gardes du corps et d’autres sont des assistants médicaux, juste au cas où il m’arriverait quelque chose.

Il faut dire que les personnalités de l’écosystème sont des cibles de choix…

Il y a eu 260 incidents liés à des enlèvements et des rançons dans le monde de la crypto ces dix dernières années. C’est courant dans des pays comme l’Ukraine, la Russie, la France, l’Allemagne et même aux États-Unis, notamment à New York. Les gens savent que dans la crypto, certains ont beaucoup d’argent, et c’est tentant.

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Avez-vous mis en place des mesures de sécurité pour éviter cela ?

Oui, bien sûr. Mais si j’en parlais ici, ce ne serait plus très sûr, n’est-ce pas ?

Que pensez-vous du marché actuel des cryptos ?

Le marché monte, comme il l’a toujours fait. Je suis dans l’industrie depuis longtemps : j’ai connu Bitcoin à moins d’un dollar ! Il est monté à 30 dollars, redescendu à 4, monté à 250, puis 1200, puis 20 000, etc. Quand on a cette expérience, la volatilité ne vous affecte plus. Ce sont surtout les jeunes dans l’espace crypto qui paniquent pendant les baisses. Moi, ce qui m’intéresse, ce sont les fondamentaux : gagne-t-on des utilisateurs ? Gagne-t-on du volume de transactions ?

Aujourd’hui, il y a 600 millions de personnes dans la crypto, alors qu’on était moins de 100 000 quand j’ai commencé. Des pays entiers adoptent la crypto. Le Vietnam par exemple : un tiers de la population possède des cryptos. En Argentine, un septième du PIB est en stablecoins. Si on regarde la tendance à long terme, tout va dans la bonne direction.

Quels sont, selon vous, les plus grands dangers actuels dans la crypto ?

Je pense que les risques existentiels ont en grande partie été résolus. Aujourd’hui, la vraie question est plus philosophique : que veut devenir la crypto en grandissant ? D’un côté, vous avez la DeFi, de l’autre, la finance traditionnelle (TradFi). À terme, il y aura une fusion, comme l’a connu l’industrie de la presse dans les années 1990 entre le papier et le numérique. Mais on ignore encore à quoi ressemblera cette fusion. Sera-t-elle dominée par des intermédiaires régulés, comme BlackRock avec ses ETF, ou par la vision de Satoshi où chacun détient ses actifs en auto-conservation ?

Personnellement, je préfère la seconde option, mais en réalité, ce sera un mélange des deux, variable selon les pays, l’âge et le niveau de confiance envers les institutions. Par exemple, en Argentine, les gens préfèrent l’auto-conservation parce qu’ils ne font pas confiance à leur monnaie ni à leur gouvernement. À l’inverse, au Japon, les gens sont plus enclins à utiliser des intermédiaires institutionnels.

Vous êtes vraiment certain qu’il n’y a plus de risques ? Le plus gros hack de l’histoire du secteur a lieu fin février avec le piratage de Bybit (1,4 milliard de dollars)…

Bien sûr, il reste des risques. Mais ce ne sont plus des risques de mort pour la crypto. Avec la crypto, l’effondrement de FTX aurait été l’équivalent de JPMorgan s’effondrant dans le système bancaire traditionnel — un cataclysme absolu — pourtant nous nous en sommes remis en moins d’un an, sans aucun sauvetage public. La transparence globale du marché crypto nous rend plus résilients.

Les vrais dangers viennent du mauvais usage : blanchiment d’argent, contournement des sanctions, etc. Cela dit, paradoxalement, la crypto peut aussi réduire les risques systémiques. Regardez 2008 : si Wall Street avait eu un marché global transparent comme la blockchain, on aurait vu la crise venir. Dans la finance traditionnelle, la fragmentation des risques tue.

“Cardano n’a jamais été aussi solide”

Que pensez-vous du cadre réglementaire européen, notamment de MiCA ?

Il y a un vieux dicton : l’Amérique innove, l’Asie imite, l’Europe régule. MiCA est une régulation prévisible : elle vise la stabilité et protège les acteurs en place. Mais ce n’est jamais juste “MiCA” : c’est MiCA + France, MiCA + Allemagne, MiCA + Malte, car chaque pays applique ses propres règles nationales. Cela limite l’efficacité du passeport européen.

MiCA apporte au moins un cadre clair, ce qui évite les zones grises où il est impossible d’opérer. Cependant, il impose des coûts de conformité élevés et des interdictions inutiles, comme sur les monnaies privées. En résumé, c’est un compromis : pas parfait, mais gérable. Chez Cardano, nous travaillons avec cette réalité, sans trop de problèmes.

Où en est aujourd’hui le développement de Cardano ?

Cardano n’a jamais été aussi solide. Nous avons fait trois grands paris : d’abord sur le moteur de consensus, Ouroboros, un protocole très respecté et hautement cité. Il fonctionne 24/7 depuis sept ans sans interruption. Ensuite, sur le modèle comptable : nous avons amélioré le modèle UTXO de Bitcoin pour ajouter de la programmabilité tout en conservant une structure plus fiable que celle des comptes traditionnels.

Enfin, nous avons beaucoup investi dans la gouvernance on-chain : créer une constitution, élire des représentants, gérer un budget annuel — tout cela sans entité centrale. Après dix ans de travail, Cardano est un système complet, avec trois millions d’utilisateurs, 20 milliards de dollars de valeur et plus de 200 plateformes d’échange.

Êtes-vous satisfait de l’activité on-chain actuelle ?

Cela dépend comment on mesure. Plus de 70 % du staking Cardano est délégué, ce qui représente environ 14 milliards de dollars. C’est énorme. En termes de DeFi, nous sommes encore petits par rapport à Ethereum ou Solana, car notre environnement de smart contracts n’existe que depuis trois ans. Les blocs sont remplis à 20-30 % de leur capacité, donc il y a de la place pour croître.

Ce qui m’importe, c’est la dynamique : chaque année, nous voyons une augmentation du volume de transactions, de la TVL, du nombre d’applications déployées et de portefeuilles installés. Avec notre trésorerie d’1,5 milliard de dollars, la communauté peut maintenant investir pour accélérer cette croissance de manière décentralisée.

“Malgré ses limitations, Bitcoin inspire tout un écosystème d’innovation”

Quel est votre regard sur Bitcoin aujourd’hui ?

Bitcoin occupe une place très spéciale dans notre cœur. Ce qui est fascinant avec Bitcoin, c’est que c’est un système extrêmement restreint : il y a très peu de choses que l’on peut faire avec, et pourtant, c’est précisément cette rareté qui force à l’ingéniosité. Par exemple, toutes les avancées comme Lightning Network, Taproot, ou les solutions de couche 2 viennent d’un protocole qui, en théorie, ne devrait même pas permettre ce genre d’extensions.

C’est comparable à l’histoire du télescope Hubble : il avait un défaut au niveau de ses lentilles, et pourtant, les ingénieurs ont réussi à réparer l’instrument dans l’espace en y ajoutant une sorte de “lentille de contact”, alors que cela semblait impossible. Avec Bitcoin, c’est un peu pareil : c’est comme écrire un jeu vidéo sur une vieille console Nintendo en assembleur, avec des contraintes énormes, mais en parvenant à créer quelque chose de magnifique comme Super Mario Bros 3. C’est cette magie de la contrainte qui rend Bitcoin aussi fascinant.

Et aujourd’hui, malgré ses limitations, Bitcoin inspire tout un écosystème d’innovation, avec des concepts comme les sidechains, les rollups Bitcoin, les applications DeFi compatibles UTXO. Cette ingéniosité permanente autour de Bitcoin, malgré son langage de script très limité, est ce qui rend cet actif si particulier, si vivant. C’est pour cela que nous travaillons aussi à rendre Cardano très compatible avec Bitcoin — car au fond, nous partageons les mêmes racines techniques.

Que pensez-vous de Babylon et la nouvelle vision de Starknet qui cherchent à se connecter à Bitcoin ?

Babylon est dirigé par des chercheurs que nous connaissons bien. Notre laboratoire à Stanford, dirigé par David Tse, est très impliqué dans leur travail. Babylon propose des solutions élégantes pour sécuriser des réseaux via Bitcoin. Nous travaillons aussi avec Fargate et BitVMX pour connecter Cardano à Bitcoin et à d’autres blockchains UTXO. L’idée est d’avoir une sorte d’“adaptateur universel”, comme Node.js pour le web. Avec Bitcoin, il y a cette beauté de la rareté : très peu d’opérations sont possibles, ce qui oblige à une ingénierie extrêmement créative.

>> Lire notre analyse fondamentale de Babylon

En tant que cofondateur d’Ethereum, quel regard portez-vous sur le projet aujourd’hui ?

Ethereum a commis des erreurs de conception importantes, notamment sur l’évolutivité. Pour corriger cela, ils ont massivement misé sur les “layer 2”, mais ceux-ci sont très parasitaires : ils absorbent la liquidité d’Ethereum sans véritablement la renforcer. De plus, Ethereum a refusé l’idée de gouvernance on-chain. Vitalik est donc contraint de jouer un rôle de leader centralisé, ce qui est en contradiction avec les idéaux de la décentralisation. Ce n’est pas une situation saine.

Nous avons bâti Cardano différemment pour éviter cela : gouvernance décentralisée, partenariats symbiotiques avec les chains secondaires. Je souhaite qu’Ethereum réussisse — pour l’industrie entière — mais son avenir est incertain, tout comme beaucoup d’anciennes technologies qui finissent par décliner malgré leur succès initial.

>> Ethereum : c’est quoi le problème ?

“Du point de vue business, l’équipe de Solana a fait preuve d’une résilience impressionnante”

Selon vous, qui sont aujourd’hui les esprits les plus brillants dans l’univers de la crypto ?

Cela dépend beaucoup de ce que l’on entend par “brillant” : il y a l’intelligence académique, le sens du business, la capacité à faire du marketing ou encore l’habileté politique. Si je devais citer quelques noms, je commencerais par Dan Boneh de Stanford, un chercheur exceptionnel dont chaque publication fait avancer tout le secteur. Vitalik Buterin est aussi impressionnant : il est parvenu à être à la fois ingénieur, scientifique, leader d’écosystème et figure publique, ce qui est extrêmement difficile surtout sous autant de critiques. J’ai également beaucoup d’admiration pour Silvio Micali d’Algorand. Habituellement, après avoir reçu un prix Turing ou une médaille Fields, on se repose sur ses lauriers. Lui, au contraire, s’est lancé comme entrepreneur et a continué à faire de la recherche de haut niveau.

Du point de vue business, l’équipe de Solana a fait preuve d’une résilience impressionnante en se détachant de l’influence de FTX après sa chute et en rebondissant, ce qui est très rare dans notre industrie. J’ai aussi beaucoup de respect pour Adam Back de Blockstream, l’un des pères de la preuve de travail, même s’il peut être un peu rugueux dans ses relations humaines. Enfin, même si cela peut surprendre, je pense que Donald Trump a su tenir ses promesses envers la crypto en tant que président, ce qui est extrêmement rare en politique.

Trump a mentionné votre token ADA comme potentiel actif pour la réserve nationale américaine. Savez-vous pourquoi ?

Franchement, non ! (rires) Un matin, je me suis réveillé avec 150 messages de félicitations. ADA avait bondi de 71 % et je n’avais aucune idée de pourquoi ! Je n’ai jamais parlé avec eux à ce sujet. Mon conseil aurait été simple : commencer par Bitcoin, que le gouvernement américain détient déjà via des saisies judiciaires, puis construire un indice crypto, comme Coinbase ou Bitwise le font, pour assurer la transparence et l’équilibre. Le fait que certaines cryptos aient été choisies sans critères publics a créé beaucoup de suspicion. Mais de notre côté, nous n’avons eu aucun contact officiel avec la campagne.

Vraiment ?

En réalité, j’ai failli. Dave Bailey, qui organise la conférence Bitcoin 2024, m’avait invité à rencontrer Trump lors de l’événement, mais j’étais déjà en déplacement en Argentine pour rencontrer des responsables financiers là-bas. Certains de mes amis l’ont rencontré. Et ce qui est frappant, c’est que Trump a fait exactement ce qu’il avait promis : libérer Ross Ulbricht, nommer un “crypto czar”, créer une réserve nationale Bitcoin, virer Gary Gensler… Habituellement, les politiciens promettent beaucoup et font peu. Là, il a tenu parole.

>> Trump et les États-Unis officialisent une réserve 100 % Bitcoin

“Mon utilité est bien plus grande au Sénat qu'à la Maison Blanche”

Vous étiez pressenti pour participer au sommet crypto de la Maison Blanche du 7 mars. Auriez-vous aimé y assister ?

Non, pas du tout. Pour moi, c’était surtout une opération de communication, un événement pour les photos. Or, je suis quelqu’un de très philosophique : j’aime la lenteur du processus législatif, comme un bon vin que l’on laisse respirer. Le président peut bien signer les lois, mais ce sont les législateurs qui les écrivent, et ces lois nous régiront pendant des décennies — comme le Securities Exchange Act de 1933 qui est toujours en vigueur aujourd’hui.

Le véritable travail se fait donc au Congrès, avec des sénateurs comme Tim Scott ou des représentants comme French Hill. C’est là qu’il faut discuter de la définition d’une commodité, d’un titre financier, des cas d’usages non financiers, des applications en médecine ou en défense.

Le rôle de la Maison Blanche est plutôt de donner l’impulsion, de fixer un agenda. Trump, par exemple, a dit : “Nous devons régler la structure du marché crypto.” Mais il ne dictera pas si la solution est la voie 7 ou la voie 11 sur 14 possibles. Il signera simplement la loi qui sera votée. Le sommet crypto de la Maison Blanche était donc plus une question d’image que de fond. J’aurais été là uniquement pour apparaître sur une photo officielle. Mon utilité est bien plus grande au Sénat, à discuter du fond des lois qui nous structureront pour les cinquante prochaines années.

Quel est votre avis sur le $TRUMP et les memecoins politiques ?

Je pense que $TRUMP, même si cela peut sembler farfelu, reflète une réalité importante : notre système politique ne récompense pas l’excellence. Un politicien qui double le PIB ou transforme l’éducation est payé autant que celui qui échoue. Dans le privé, on récompense les performances — pourquoi pas en politique ? Les initiatives comme le $TRUMP, en introduisant des mécanismes de marché pour mesurer l’influence politique, forcent au moins un débat. Cela peut sembler chaotique, mais notre système actuel est tellement dysfonctionnel qu’il faut secouer les choses pour espérer des réformes.

Vitalik Buterin estime que les memecoins politiques sont dangereux pour la démocratie. Que lui répondez-vous ?

À mon avis, c’est naïf et ça montre un manque d’expérience politique. Je n’ai jamais vu un seul système politique sans corruption. Ce que Trump fait avec ses initiatives comme le $TRUMP, c’est montrer au grand jour une réalité qui existe déjà depuis longtemps. Ce n’est pas Trump qui crée la corruption, il la rend visible. Regardez Nancy Pelosi et ses affaires d’insider trading, ou encore Kelly Loeffler, qui après avoir assisté à un briefing confidentiel sur le Covid, a immédiatement vendu ses actions.

Ces pratiques ont toujours existé, mais elles étaient faites discrètement, dans l’ombre, avec l’aide de lobbyistes, loin des regards du public. Trump a cette capacité unique d’exposer les hypocrisies et les travers du système. Et une fois qu’on les voit, on peut enfin avoir une conversation adulte sur la manière de les corriger. Personnellement, je préfère largement qu’on récompense des politiciens pour de bons résultats — un meilleur système éducatif, un PIB en croissance, des routes en bon état — plutôt que de continuer avec le système actuel où ceux qui détruisent le pays s’enrichissent malgré tout. Les memecoins comme $TRUMP ne sont donc pas une menace pour la démocratie : ils forcent simplement la société à regarder en face ce qu’elle voulait ignorer.

Vous avez été mentionné comme potentiel invité au sommet crypto de la Maison Blanche. Cela vous aurait intéressé ?

Non. Cela aurait été une belle photo, c’est tout. Le vrai travail se fait au Congrès, car ce sont les lois votées qui structurent l’industrie pour des décennies. Je préfère passer du temps avec les législateurs, discuter de ce qu’est une marchandise, un titre financier, comment gérer les cas d’usage non financiers ou les applications sociales de la blockchain. Ce sont ces débats qui définiront l’avenir, pas un sommet glamour à la Maison Blanche.

Comment jugez-vous le comportement de l’industrie crypto américaine vis-à-vis de Trump ?

C’est comme si nous avions été libérés d’un camp de prisonniers. Sous Biden, la stratégie était simple : tout poursuivre en justice, tout interdire, tout détruire. Coinbase a été autorisé à entrer en Bourse, pour ensuite être poursuivi pour exactement ce qu’on lui avait autorisé. C’était kafkaïen. Sous Trump, même s’il y a des bizarreries, il y a une réelle volonté de soutenir l’industrie. Personne ne veut critiquer celui qui a sauvé l’écosystème. Et non, ce n’est pas de l’idolâtrie, c’est de la reconnaissance pour avoir tenu ses promesses dans un contexte hostile.

Avez-vous personnellement eu peur d’aller en prison pendant cette période ?

Personnellement, non, mais beaucoup de mes amis, comme CZ, ont été extrêmement exposés. Il y avait une stratégie délibérée pour criminaliser l’industrie entière. Les banques nous ont fermé nos comptes sans explication, malgré des années de relations commerciales. Le gouvernement cherchait à faire porter la responsabilité de toute transaction crypto aux développeurs eux-mêmes, ce qui est absurde. Nous avons survécu, mais nous n’oublierons jamais ce que cette administration nous a fait subir.

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