Le débat sur la consommation énergétique du bitcoin est souvent biaisé pour deux raisons.
Il y a peu d’informations Elles sont parfois FAUSSES Si le manque d’informations est problématique (The Big Whale est aussi là pour ça 😎), la présence de fausses informations l’est encore plus. Et à ce petit jeu là, certains sont devenus des experts.
L’un des plus connus est sans doute “Digiconomist”.
Depuis 2016, ce site créé par le Néerlandais, Alex de Vries, alimente abondamment les médias et certains groupes de réflexion qui s’appuient sur son désormais fameux “Bitcoin Energy Consumption Index” pour parler de la consommation du bitcoin.
La “particularité” de Digiconomist est qu’il retient systématiquement les niveaux les plus élevés (165 TWh en juin 2022), et sa méthodologie qui consiste à comparer la consommation du bitcoin avec celles de pays (qu’on a utilisé au-dessus) est régulièrement contestée.
Digiconomist met également l’accent sur les déchets électroniques que généreraient les mineurs de bitcoin car leurs machines seraient obsolètes au bout de… quinze mois. Un argument qui en fait sourire certains. “Nous avons des machines de 2016 qui tournent encore très bien”, ironise Sébastien Gouspillou de Big Block Datacenter.
Détail d’importance : Alex de Vries a travaillé pour la Banque nationale des Pays-Bas, ainsi que pour la banque néerlandaise ING.
Des études “sérieuses” existent
Si les publications crédibles ne sont pas légion, il y en a quand même ! Celle du Center of Alternative Finance, un laboratoire indépendant intégré à l’université de Cambridge, est sûrement l’une des meilleures à ce sujet. “Leurs travaux sont d’assez bonne qualité”, souligne Sébastien Gouspillou, qui souligne toutefois quelques carences sur la cartographie par pays.
“Cambridge se base sur les données des pools de minage, alors que beaucoup ne fournissent pas leur adresse IP réelle lorsqu’ils veulent rester discrets”, explique Sébastien Gouspillou. C’est pour cette raison que l’Irlande et l’Allemagne peuvent se retrouver parmi les pays les plus “consommateurs” alors qu’il n’y a quasiment pas de mineurs sur leur territoire.
L’exemple de Big Block Datacenter est assez intéressant. La société de minage est considérée comme étant en Europe, et plus précisément en Belgique, alors que les opérations se font en… Afrique. “Notre opérateur satellite est enregistré en Belgique”, s’amuse Sébastien Gouspillou.
Une autre étude s’est également imposée dans l’industrie. Et pour cause, elle en vient ! “L’étude de Cambridge reste pertinente, mais je pense que le Bitcoin Mining Council (BMC) a de meilleures données”, souligne Romain Nouzareth, dont l’entreprise Sato siège au sein de cette organisation internationale qui réunit les principaux mineurs (70% du réseau mondial !).
L’étude a toutefois un gros point faible : ses données sont déclaratives et ses membres pourraient être tentés de mentir pour “verdir” l’industrie. D’autres études ont fait leur apparition ces derniers mois et ont profité d’un certain succès. C’est le cas de celle d’Arcane Research, qui est également produite par un acteur très proche des acteurs du secteur.
En 2022, il n’y a pas encore de rapport “parfait” sur la consommation énergétique du bitcoin (et des cryptos) n’existe pas encore. Mais les débats de plus en plus importants sur le sujet montrent bien qu’il va falloir que les choses accélèrent. Et qui sait peut-être déboucher sur la création d’une branche ou d’une agence dédiée au sujet ?