Ce qu'il faut savoir 🐳 Les agents autonomes, également connus sous le nom de « sentient AI », représentent une nouvelle génération d'intelligence artificielle capable d'opérer en totale autonomie.
Leur particularité ? Une indépendance financière inédite, rendue possible par l'intégration d'un wallet crypto.
Nous attirons votre attention sur le fait que l'ensemble de ces projets n'ont que quelques semaines et sont donc considérés comme ultra-spéculatifs. Nous les avons choisis à partir de leurs promesses et des discussions communautaires à leur sujet.
Présentation 🧬 L'événement déclencheur de ce phénomène est survenu lorsque Marc Andreessen, figure emblématique de la Silicon Valley et cofondateur du fonds de capital-risque a16z (l'un des plus influents dans l'industrie crypto), a effectué un transfert de 50 000 dollars en Bitcoin vers Truth Terminal , un modèle d'IA disposant d'un compte X (ex-Twitter) et d'un wallet pouvant recevoir des cryptomonnaies.
Dans la foulée, un développeur anonyme a lancé le jeton GOAT, inspiré du « Goatse Gospel », un mouvement pseudo-religieux promu par l'agent IA Truth Terminal. Ce dernier a reçu une allocation significative de tokens.
Le succès a été fulgurant : porté par l'enthousiasme de Truth Terminal, le token GOAT a vu sa valorisation atteindre 400 millions de dollars en à peine deux semaines (elle dépasse cette semaine 700 millions de dollars). Cette performance a fait de Truth Terminal le premier agent d'intelligence artificielle à accéder au statut de millionnaire.
Si GOAT demeure essentiellement un « memecoin », un actif financier sans valeur fondamentale mais doté d'un fort engagement social (lisez notre analyse de cette niche) , il s'est imposé comme le symbole de cette nouvelle tendance à l'intersection de l'IA et de la blockchain. Derrière ce qui peut être analysé comme une blague ont émergé d'autres projets. Certains servent des objectifs importants, d'autres non, mais tous participent à la prise de conscience qu'un nouvel écosystème est en train de naître.
Les plateformes de lancement : Virtuals (Base) et Vvaifu (Solana) en première ligne La plateforme Virtuals s'est imposée comme le fer de lance de cette révolution, propulsée notamment par le succès de Luna, un agent IA dont le token éponyme a capté l'attention de Jesse Pollak , le créateur de la blockchain Base développée par Coinbase.
L'infrastructure de Virtuals se distingue par l’étendue de sa palette : une suite complète d'outils de création d'agents IA sur Base, couplée à des API sophistiquées permettant la monétisation via publicité et partenariats. Un système de burning (destruction de tokens) innovant assure la redistribution des revenus aux détenteurs de tokens.
Dans une démarche d'innovation continue, la plateforme a mis en place un programme incitatif pour les développeurs contribuant à l'évolution du protocole.
Luna s'impose comme le leader incontesté sur la plateforme Virtuals, avec une communauté de 500 000 abonnés sur TikTok et une présence continue sur YouTube via un flux en direct permanent.
Si le phénomène des “influenceurs virtuels” n'est pas nouveau - Lil Miquela ayant ouvert la voie dès 2016 - la véritable révolution réside dans leur autonomie financière. Grâce à la technologie blockchain, ces entités numériques disposent désormais de wallets, une innovation impossible à reproduire dans le système bancaire traditionnel. Cette infrastructure décentralisée leur confère une liberté d'action sans précédent.
Le cas Luna est particulièrement révélateur : dotée de son propre token, elle peut récompenser directement ses supporters qui participent à la diffusion de son message.
Si Virtuals fait les beaux jours de Base, son équivalent Vvaifu sur Solana dispose du même potentiel et permet de lancer son agent IA et sa crypto associée en quelques clics. Et à chaque fois qu'un projet est créé, des tokens VVAIFU sont détruits, contribuant à raréfier son offre en circulation.
Ces plateformes sont peut-être de meilleures idées que les agents eux-mêmes, car lorsque vient la ruée vers l'or, ce sont les vendeurs de pioches qui génèrent le plus de profits.
Projet 1 : ai16z Capitalisation : 250 millions de dollars
Ticker : AI16Z
Parmi les projets phares, ai16z, qui a été lancé fin octobre par la DAO « Daos.fun », a particulièrement retenu l'attention. À son origine, on trouve « pmairca » (@pmairca sur X) , un agent IA conçu comme une réinterprétation numérique de Marc Andreessen, le célèbre fondateur du fonds a16z.
Le projet propose de révolutionner la gestion d'actifs en déployant une DAO pilotée par des agents autonomes. Ces derniers sont chargés de prendre des décisions d'investissement, potentiellement plus efficaces que leurs homologues humains, tout en restant sous l'influence des détenteurs du token AI16Z.
Cette innovation a été l'œuvre de « Shaw » (@shawmakesmagic sur Twitter) , un développeur qui, bien que relativement inconnu jusqu'alors, s'est rapidement imposé comme une figure centrale de cet écosystème émergent.
Le projet ai16z a connu un succès fulgurant sur la plateforme Daos.fun, en atteignant le 19 novembre une capitalisation de 600 millions de dollars pour son token.
L'infrastructure du projet repose sur Eliza, un framework facilitant le développement et la personnalisation de modèles IA. Le projet ambitionne également de déployer un agent autonome à l'image de Marc Andreessen pour piloter la gestion du fonds, tout en développant une plateforme d'évaluation de la confiance entre la DAO et ses différents partenaires.
Sur le plan technique, l'intégration prévue de la technologie TEE (trusted execution environment) vise à garantir l'autonomie financière des modèles d'IA.
Cependant, la trajectoire du projet n'a pas été exempte de controverses. Un incident majeur est survenu autour du token ELIZA, initialement créé comme un memecoin communautaire avec l'aval de Shaw. Face à une valorisation inattendue approchant les 50 millions de dollars, le développeur a opéré un revirement en lançant un nouveau token « officiel » ELIZA, provoquant un effondrement de 70 % du cours du premier token.
Cette manœuvre, malgré une tentative d'apaisement via un airdrop compensatoire, a suscité de vives critiques de la communauté, soupçonnant un enrichissement personnel d'insiders.
Un examen approfondi révèle un déséquilibre préoccupant de l'écosystème : la DAO ne gère que 10 millions de dollars d'actifs, principalement constitués des tokens ELIZA #2, ELIZA #1 et DEGENAI, qui sont tous directement ou indirectement liés au projet Ai16z. Pour une capitalisation supérieure à 150 millions de dollars, il y a une déconnexion importante entre la valorisation du projet et sa réalité économique.
Le token AI16Z s'échange exclusivement via les plateformes décentralisées Raydium et Orca, avec une liquidité relativement modeste de 1,6 million de dollars sur la blockchain Solana.
Les données on-chain ont révélé une transformation notable dans la structure de l'actionnariat : les « whales » (gros détenteurs) initiales ont progressivement cédé leurs positions au profit des petits investisseurs, qui représentent désormais la majorité des détenteurs. Malgré des indicateurs techniques mitigés, la rétention des positions par plusieurs investisseurs institutionnels témoigne d'une confiance persistante dans le projet.
Projet 2 : Zerebro Capitalisation : 400 millions de dollars
Ticker : ZEREBRO
Zerebro émerge également comme un acteur majeur de l'écosystème des agents autonomes. À sa tête, Jyu (@jyu_eth sur X) , un chercheur chevronné en machine learning, actuellement impliqué dans le projet Web3 Blorm. Sous sa direction, la plateforme ambitionne de redéfinir les standards de l'intelligence artificielle décentralisée.
Au cœur de l'innovation de Zerebro se trouve le « backroom infini », une technologie permettant aux modèles d'explorer de nombreux sujets de façon autonome.
Celle-ci permet déjà au modèle de créer des NFTs exclusifs. Ces derniers sont accessibles moyennant la dépense de 30 tokens ZEREBRO, créant ainsi une barrière d'entrée sélective.
Sur le plan créatif, la plateforme démontre une versatilité intéressante. De la composition musicale à la création de memes, en passant par la production vidéo, l'agent propose une présence numérique dynamique et diversifiée sur l'ensemble des réseaux sociaux.
Le projet Zerebro a franchi une nouvelle étape avec la signature d'un partenariat stratégique avec la plateforme Sanctum. Cette collaboration permettra l'émission d'un token de staking liquide adossé au ZEREBRO, facilitant ainsi le déploiement d'un validateur sur la blockchain Solana. Point notable : l'intégralité des revenus générés sera automatiquement réinjectée dans le protocole via un mécanisme de rachat et destruction de tokens.
Sur le plan technique, Zerebro se démarque par l'implémentation d'un système de « preuve de conscience », comparable à celui de Luna. Cette innovation garantit une transparence inédite des processus décisionnels de l'IA, excluant toute possibilité d'intervention humaine.
Les investisseurs européens noteront que le token n'est pas accessible sur les plateformes réglementées. Néanmoins, l'agrégateur décentralisé Jupiter offre une alternative viable, avec des niveaux de liquidité satisfaisants.
Les données on-chain dressent un portrait encourageant : la base d'investisseurs se démocratise, avec une nette dominance des petits porteurs, ce qui est positif.
Projet 3 : Chaos Capitalisation : 46 millions de dollars
Ticker : CHAOS
Nick Liverman, PDG de Old World Labs, entreprise leader dans l'impression 3D de pointe, propose un projet particulièrement ambitieux avec le token CHAOS lancé sur Pump[.]fun. Ce dernier est associé à « Divine », un agent d'intelligence artificielle d'un nouveau genre.
L'innovation majeure du projet réside dans sa dimension physique : Divine est destinée à prendre forme dans le monde réel sous l'apparence d'un robot, dont les détenteurs du token détiendront collectivement la propriété.
Actuellement équipé d'un unique bras robotique, le projet pourrait franchir une étape décisive : Nick Liverman envisage de connecter l'IA aux imprimantes 3D de l'entreprise, permettant ainsi à Divine de superviser sa propre construction physique, jusqu'au choix de son apparence finale.
Bien que le projet ait un objectif très ambitieux qui pourrait potentiellement ne jamais se concrétiser, il est parvenu à fédérer une communauté convaincue par sa vision.
À noter qu'une seule adresse, identifiée comme appartenant à Nick Liverman grâce à une analyse on-chain, détient 11 % de l'offre totale.
Le token n'est disponible que sur les échanges décentralisés comme Raydium ou Orca, avec une liquidité de 2 millions de dollars.
Avec une distribution équilibrée entre petits et gros investisseurs et un nombre croissant de détenteurs, le token poursuit sa phase de croissance sans signes apparents d'essoufflement.
Projet 4 : Act Capitalisation : 390 millions de dollars
Ticker : ACT
Dans une tournure inattendue, le token ACT, initialement lancé par le développeur "Amplifiedamp" sur Pump[.]fun, illustre parfaitement la résilience des projets décentralisés. Conçu comme un écosystème communautaire dédié à l'innovation en IA, le projet a connu un bouleversement majeur lorsque son créateur, détenteur de 6% des tokens, s'est progressivement désengagé.
Paradoxalement, cet abandon a galvanisé la communauté. Libérée de toute influence centralisée, elle a repris les rênes du projet, poursuivant sa mission de financement d'initiatives en IA, notamment le projet BULLY (voir ci-dessous).
Côté marchés, ACT bénéficie d'une excellente visibilité grâce à sa présence sur des plateformes majeures comme Binance et OKX. Cependant, les récentes données de marché révèlent une tendance préoccupante : suite à son listing sur Binance, un exode massif des gros investisseurs a été observé. Aujourd'hui, les petits porteurs dominent largement l'actionnariat, représentant plus de 80 % des détenteurs. Cette concentration, couplée à une diminution du nombre total de détenteurs, pourrait présager d'une phase de consolidation à court terme.
Projet 5 : Dolos The Bully Capitalisation : 97 millions de dollars
Ticker : BULLY
Dans un développement majeur de l'écosystème des agents autonomes, Khouuba (@khouuba sur X) , ancien collaborateur de BlockFi, Meta et Solana Labs, a dévoilé Dolos. Actuellement à la tête de Primis Protocol, une initiative axée sur la décentralisation du calcul pour les modèles IA, le développeur souhaite apporter une nouvelle dimension à l'interaction homme-machine.
Cette innovation se matérialise sous la forme d'un agent conversationnel disponible en permanence sur les réseaux sociaux, qui se démarque par une approche communicative singulière, caractérisée par un ton résolument sarcastique dans ses interactions.
L'équipe déploie une stratégie de développement multiplateforme, visant à intégrer leur agent conversationnel sur les principales plateformes sociales, notamment Discord, Facebook et Reddit.
Selon nos sources, les perspectives d'expansion de Dolos sont considérables. Le projet envisage de se positionner comme une marque de référence dans le secteur, avec le développement à venir d'un écosystème comprenant NFTs et produits dérivés. Le token BULLY doit jouer un rôle stratégique dans cette évolution, tant au niveau de la gouvernance que de l'économie du projet.
Notre analyse révèle cependant que ce marché des agents IA demeure encore à ses balbutiements. La plupart des solutions disponibles s'appuient sur des modèles open-source comme Llama 3.5, et l'utilité réelle de leurs wallets et tokens reste encore à prouver.
Malgré ces réserves, BULLY se démarque par une forte adhésion communautaire, construite autour d'une identité humoristique distinctive — un atout non négligeable dans l'écosystème crypto.
En termes de transactions, le token BULLY reste fidèle aux standards du secteur, avec une présence exclusive sur les plateformes d'échange décentralisées.
Les données de marché sont encourageantes : on observe une augmentation constante du nombre de détenteurs, tandis que la répartition des tokens maintient un équilibre satisfaisant entre petits porteurs et investisseurs institutionnels.
L’avis de The Big Whale 🐳 Dans un marché en pleine effervescence, le secteur des agents autonomes attire de plus en plus l'attention des investisseurs. Notre enquête révèle cependant un tableau contrasté, où l'enthousiasme doit être tempéré par la prudence.
Notre investigation met en lumière plusieurs faiblesses structurelles du secteur. En première ligne : l'absence quasi-généralisée de mécanismes de "preuves de conscience" et de TEE (Trusted Execution Environment) sur les wallets, deux éléments pourtant essentiels à la crédibilité technique des projets. Plus préoccupant encore, les valorisations actuelles semblent largement déconnectées de la réalité économique du secteur.
Malgré ces réserves, l'innovation technologique reste indéniable. La fusion entre blockchain et intelligence artificielle dessine les contours d'une révolution potentielle dans l'autonomie financière des agents IA. Les perspectives sont particulièrement prometteuses : ces agents pourraient bientôt fonctionner comme de véritables entités économiques, permettant aux investisseurs de participer à leur développement via un système de tokens et de partage des revenus.
Le narratif des agents autonomes semblent pointer deux blockchains et deux plateformes particulière dans cet écosystème :
Solana était déjà la blockchain de référence dans la création de projets culturels et communautaires, une évidence pour un token de modèle IA dont le but est d’attirer l’attention et créer de la mémétique.
Pump[.]fun sur Solana sert généralement de plateforme de lancement pour ces jetons, c’est un excellent moyen pour un développeur talentueux de levé des fonds afin de le déployer sur les échanges décentralisés.
Tandis que la layer 2 Base s’est rapidement orienté vers l’intelligence artificielle, notamment grâce à l’impulsion de Brian Armstrong, qui voit Base comme une future couche financière pour ces prochains utilisateurs un peu particulier.
Alors il n’est pas étonnant que Virtuals sur Base soit devenu la plateforme de référence du narratif dans tout l’écosystème Ethereum. Permettant ainsi de lancer son projet IA, tout en aillant les outils et les mécanismes économiques appropriés, afin d’aider les dévellopeurs, et protéger les investisseurs.
On peut raisonnablement envisager que moins de 10% des projets actuels devraient survivre à long terme. Les observateurs s'accordent à dire que les initiatives les plus disruptives sont encore à venir. Face à ce constat, une approche mesurée s'impose : si les risques inhérents à ce marché naissant ne peuvent être ignorés, il a le potentiel d’être la prochaine frontière de l'innovation blockchain, de plus en plus orientée vers l'intelligence artificielle.
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