Starkware a annoncé en juin la création d'un fonds de recherche sur Bitcoin, notamment dans le but d’évaluer l’implémentation de OP_CAT, dans quel but ?
OP_CAT est un élément qui existe dans le système de Bitcoin depuis sa création. En effet, Bitcoin possède une sorte de machine virtuelle (VM), même si elle est bien moins sophistiquée que celle d’Ethereum. Elle permet tout de même l’exécution de certaines opérations via des "opcodes". L’un de ces opcodes est OP_CAT, qui permet de concaténer, autrement dit de lier deux éléments ensemble. Techniquement, cette opération est simple, mais elle a été l'objet de nombreux débats et controverses.
En 2010, Satoshi Nakamoto a désactivé plusieurs de ces opcodes, y compris OP_CAT, après avoir identifié des vulnérabilités pouvant être exploitées pour saturer le réseau ou provoquer des pannes de nœuds. À l'époque, Bitcoin était encore dans une phase très fragile, et cette décision a été prise dans l'urgence pour protéger le réseau, ce qui était, sans doute, le bon choix dans ce contexte.
Aujourd'hui, plus de 14 ans plus tard, de nouvelles discussions émergent autour de la réactivation de OP_CAT. Pourquoi ? Parce que même un changement aussi mineur pourrait ouvrir de nouvelles possibilités pour Bitcoin, notamment en permettant des constructions avancées comme les roll-ups qu’on trouve sur Ethereum. Cela pourrait renforcer l'évolutivité de Bitcoin et permettre la mise en place de solutions comme les ZK Roll-ups. En résumé, cela permettrait d'améliorer considérablement l'efficacité du réseau tout en maintenant la décentralisation et la sécurité, des principes fondamentaux de Bitcoin.
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Si OP_CAT était implémenté, qu'est-ce que cela permettrait de faire sur Bitcoin ?
Si OP_CAT est réactivé, cela permettrait effectivement de scaler le réseau Bitcoin. Cela pourrait permettre l'arrivée de la DeFi sur Bitcoin, même si certains membres de la communauté ne le souhaitent pas. Des applications plus complexes pourraient être développées, ce qui est un énorme avantage, car aujourd’hui, peu de développeurs maîtrisent Bitcoin Script. Le rétablissement de OP_CAT permettrait d'utiliser des langages de programmation plus accessibles comme Cairo (développé par Starkware et implementé à Starknet, ndlr), ouvrant la voie à une nouvelle vague d'innovation sur Bitcoin.
Cependant, cela soulève aussi la question de savoir si cela entraînera l'arrivée d'éléments indésirables comme des memecoins (lire notre enquête sur cette tendance) ou des AMM (Automated Market Makers), puisque cela débloquerait de nouveaux cas d'utilisation sur Bitcoin.
Est-ce que cela ne met pas en danger la sécurité du Layer 1 de Bitcoin si les transactions migrent vers des L2 ?
Il est vrai que si les transactions migrent vers les L2, cela pourrait réduire les frais sur le Layer 1, ce qui poserait des problèmes de sécurité pour le réseau, car moins de transactions signifierait moins de récompenses pour les mineurs. Cependant, je pense que cela dépendra de la manière dont les L2 seront adoptés et du volume d'activité généré. Même si le Layer 1 est moins utilisé directement, les L2 paieront des frais pour utiliser le Layer 1, et cela pourrait maintenir l'équilibre. C'est un sujet à explorer davantage, mais il est certain que la communauté Bitcoin devra s’y pencher sérieusement.
Et actuellement, les mineurs, ils pensent quoi de OP_CAT ?
Honnêtement, je ne suis pas totalement sûr de leur position actuelle. Ce qui est intéressant, c'est que j'ai discuté avec Sébastien Gouspillou, un grand acteur dans le minage de Bitcoin, et la réalité, c'est qu'il ne savait même pas ce que c'était, ce qui montre que ce sujet n'est pas encore largement débattu parmi les mineurs. Cela peut paraître étonnant, car leur business dépend directement des changements sur le Layer 1, mais cela montre aussi qu'ils ne s’impliquent pas toujours dans ces discussions sur les soft forks, du moins pas pour l'instant.
“De plus en plus de voix commencent à reconnaître les avantages potentiels de OP_CAT” À votre avis, combien de temps pourraient durer les discussions autour de OP_CAT ? Parle-t-on de plusieurs années ?
Franchement, on aimerait bien avoir une réponse claire là-dessus, mais c’est vraiment difficile à prédire. Cependant, je dirais que le contexte actuel est plutôt favorable à ces discussions. Il y a deux ans, ce genre de débat sur OP_CAT n’aurait même pas été possible. Mais aujourd’hui, il y a une sorte de renaissance dans la communauté Bitcoin, une volonté de voir ce qu’on peut améliorer tout en restant fidèle à l'essence de Bitcoin.
En termes de timing, il faudra évidemment encore beaucoup de débats et de recherches pour convaincre les utilisateurs que OP_CAT est non seulement bénéfique mais surtout sécurisé. De plus en plus de voix commencent à reconnaître les avantages potentiels de OP_CAT, ce qui est déjà un bon signe. Nous avons déjà prouvé que techniquement c'est faisable, et d'autres acteurs aussi travaillent sur différentes approches. Maintenant, la vraie question est : comment la communauté Bitcoin dans son ensemble va-t-elle réagir ? Il ne s'agit pas seulement des développeurs ou des chercheurs, mais aussi des utilisateurs qui dirigent les nœuds et qui sont très impliqués dans le maintien de la sécurité de Bitcoin.
Les utilisateurs de Bitcoin sont plus impliqués dans ces discussions que ceux d’Ethereum ?
Oui, c'est une des forces que je trouve vraiment unique chez Bitcoin. Les utilisateurs se soucient profondément de chaque changement sur le réseau. Là où sur Ethereum, le "social layer" est principalement constitué de développeurs et de chercheurs, et les utilisateurs eux-mêmes sont beaucoup moins impliqués dans les discussions sur les évolutions du protocole. Ethereum évolue rapidement, et cela laisse peu de place aux utilisateurs pour s’impliquer dans ces débats. Tout va tellement vite que souvent, les utilisateurs ne sont même pas conscients des changements avant qu'ils ne soient implémentés.
En revanche, sur Bitcoin, la cadence des changements est beaucoup plus lente, et chaque décision est scrutée. Les utilisateurs de Bitcoin, surtout ceux qui exploitent des nœuds, ont un contrôle beaucoup plus direct sur l’avenir du réseau. Ils sont les véritables gardiens de Bitcoin, et ils ne prennent pas ces décisions à la légère. Je trouve cela très sain, car cela montre qu'ils ont une réelle préoccupation pour la préservation des fondamentaux de Bitcoin.
Starkware a une position un peu singulière dans l’écosystème Ethereum, notamment parce que vous avez votre propre langage de programmation Cairo. Maintenant, vous financez la recherche sur Bitcoin. Comment gérez-vous cette situation au sein de la communauté Ethereum ?
C'est vraiment un équilibre délicat à maintenir, et effectivement, nous recevons des critiques des deux côtés. D'un côté, nous ne sommes pas perçus comme étant "alignés" avec le reste des L2 sur Ethereum parce que nous n'utilisons pas l'Ethereum Virtual Machine (EVM) et avons développé notre propre langage, Cairo. De l'autre côté, dans la communauté Bitcoin, nous sommes parfois vus comme des "shitcoiners" simplement parce que nous venons d’Ethereum et que nous y sommes encore très impliqués. C'est une position difficile, mais en même temps, cela reflète notre volonté d'aller là où nous pensons que la technologie peut avoir le plus d'impact, peu importe ce que les autres en pensent.
Depuis le début, nous avons fait des choix techniques qui paraissaient très risqués, voire incompris par l’industrie. Mais jusqu’ici, l’histoire nous a souvent donné raison. Par exemple, il y avait beaucoup de scepticisme autour de notre choix d'utiliser des Starks au lieu des Snarks pour la technologie ZK (deux formes de preuves à divulgation nulle de connaissance, ndlr). Mais aujourd’hui, de plus en plus de projets, y compris ceux qui utilisaient initialement les Snarks, adoptent les Starks. Cela montre que même si nous semblons souvent être en décalage, nos choix finissent par être validés par l’industrie.
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“Si quelqu’un prouve que OP_CAT est dangereux pour le réseau, alors nous abandonnerons nos efforts” Les travaux de recherche financés par Starkware ne risquent-ils pas de biaiser le résultat en votre faveur ?
Ce qui est important pour nous, c’est que nous essayons de faire avancer la technologie pour le bien de Bitcoin, et non pas pour notre intérêt personnel. C’est pourquoi nous finançons des recherches autour de OP_CAT, peu importe si elles sont en notre faveur ou non. Si quelqu’un prouve que OP_CAT est dangereux pour le réseau, alors nous abandonnerons nos efforts, même si cela signifie que nous aurons investi beaucoup de temps, d'argent et d'énergie dans quelque chose qui ne se concrétisera pas.
On observe un certain renouveau autour du scaling de Bitcoin. On peut notamment évoquer BitVM, Citrea, Alpen Labs, etc. Est-ce que toutes ces solutions vous semblent pertinentes ?
Effectivement, on assiste à une véritable renaissance avec plein de projets qui cherchent à scaler Bitcoin. Mais comme toujours, avec ce genre de renouveau, il y a des projets plus ou moins sérieux. Pour être honnête, peut-être que 90 % de ces solutions ne sont pas vraiment des L2. Elles peuvent avoir l’air intéressantes en surface, mais ne résolvent pas réellement le problème. Parmi les projets sérieux et légitimes, je dirais que Citrea, Alpen Labs, BitVM, et ARK sont ceux qui se démarquent vraiment. Ils ne nécessitent pas de soft fork, ce qui leur donne un avantage certain, car ils pourraient être déployés plus rapidement.
Cependant, nous avons notre propre approche, et bien que cela prenne plus de temps, notamment à cause du besoin d’un soft fork pour OP_CAT, je pense que nous restons sur la bonne voie. Nous n'avons jamais cherché à aller plus vite au détriment de la sécurité. Nous avons toujours voulu construire quelque chose de solide, même si cela nous coûte du temps et de l’énergie.
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Il y a aussi certains projets qui utilisent des solutions de bitcoin synthétique sur Ethereum ou Solana, comme Coinbase qui a lancé sa propre version (cbBTC, ndlr). Qu’en pensez-vous ?
Les Bitcoins synthétiques, c’est un sujet très délicat. D’un côté, ils peuvent permettre une certaine souplesse dans l’utilisation des bitcoins sur d’autres chaînes, notamment pour faciliter les interactions avec les applications de la finance décentralisée (DeFi). Mais d’un autre côté, cela ajoute effectivement du risque sur du risque. Aujourd’hui, les solutions de bitcoin synthétique existantes reposent souvent sur des modèles avec des hypothèses de confiance assez élevées, comme la nécessité d’avoir un comité ou un acteur central qui garantit la convertibilité du Bitcoin synthétique en véritable Bitcoin.
Et c’est là que ça devient problématique. Pour moi, l’objectif ultime de Bitcoin est de rester aussi décentralisé que possible. Dès que tu ajoutes des intermédiaires qui gèrent la confiance ou des processus centralisés, tu perds une partie de ce qui fait la force de Bitcoin. Nous, chez Starware, notre approche est très différente. Nous travaillons sur des solutions qui permettent d’avoir des bitcoins synthétiques ou des bitcoins sur des Layer 2, mais de la manière la plus proche possible d’un Bitcoin natif. Nous voulons que les utilisateurs puissent récupérer leurs bitcoins directement sur le Layer 1, sans avoir à faire confiance à un tiers. C’est pour cela que nous mettons beaucoup d’efforts dans le développement de techniques comme le "force withdrawal", qui permet de récupérer ses Bitcoins même si la Layer 2 ne fonctionne plus.
Travaillez-vous déjà sur testnet ?
Oui, exactement. Sur le testnet, nous avons déjà commencé à tester certaines de ces solutions, notamment l’implémentation de notre technologie ZK Rollup. L’idée, c’est vraiment de créer un bridge entre Bitcoin et ces Layer 2, tout en maintenant un niveau de sécurité maximal. Sur le testnet, nous avons prouvé que cela fonctionne, mais nous devons encore affiner certaines choses, notamment sur le design final qui permettra d’avoir une solution de "force withdrawal" pleinement opérationnelle.
Cela dit, même si nous avons fait des progrès importants, il reste encore des défis à surmonter avant de pouvoir déployer cette solution sur le mainnet. Nous ne voulons pas précipiter les choses. Comme je l’ai mentionné, notre approche a toujours été de privilégier la sécurité avant tout. Nous avons vu trop de projets dans l’espace crypto qui ont pris des raccourcis pour aller plus vite, et cela a souvent conduit à des problèmes de sécurité majeurs par la suite. Ce n’est pas une voie que nous voulons emprunter.
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N'avez-vous pas peur de vous disperser avec tous ces projets ? Comment gérez-vous ce risque de vous éparpiller sur plusieurs fronts ?
C’est une excellente question, et c’est effectivement un risque que nous devons gérer avec précaution. Nous avons beaucoup de projets en cours, et chacun d'entre eux est important. Mais comme je te l’ai dit, nous avons une vision à long terme, et cela implique parfois de prendre des décisions difficiles en termes de priorités.
Aujourd’hui, notre priorité numéro un reste Starknet et l’adoption de cette Layer 2 sur Ethereum. Nous avons fait d’énormes progrès sur ce front, et je pense que nous avons aujourd’hui la meilleure solution Layer 2 sur le marché. Avec la dernière mise à jour que nous avons déployée, Starknet est désormais la solution la moins chère pour les transactions, avec des frais de l’ordre de 0,001 dollar pour un transfert, ce qui est vraiment impressionnant. C’est même moins cher que Base, ce qui est assez incroyable car, techniquement, un ZK Rollup est censé être plus cher à opérer.
Mais au-delà des frais, nous avons aussi travaillé sur la rapidité des transactions, et aujourd’hui, on est capable d’avoir des temps de confirmation entre une et deux secondes. Tout ça pour dire que, même si nous avons beaucoup de projets en parallèle, nous restons très concentrés sur l’adoption et l’amélioration de Starknet. Et nous avons une équipe dédiée à chaque projet, ce qui nous permet de ne pas nous éparpiller.
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“Le staking que nous proposons se fera en deux étapes” Et en ce qui concerne la roadmap pour les prochains mois, quels sont les objectifs principaux pour StarkNet ?
La roadmap pour les prochains mois reste principalement axée sur l’amélioration continue des performances, même si, honnêtement, avec les capacités actuelles de StarkNet, nous sommes déjà prêts à gérer une demande beaucoup plus importante que ce que nous voyons aujourd’hui. Nous pouvons déjà traiter jusqu’à 500 transactions par seconde avec des frais extrêmement bas, donc d’un point de vue technique, nous sommes prêts pour l’adoption massive.
Cependant, un autre axe très important de notre roadmap concerne l’écosystème. Nous avons une communauté de développeurs qui est très forte, mais ce qu’il nous manque encore, c’est une certaine maturité sur le plan business. Nous voulons aider ces développeurs à passer à l’étape suivante en les accompagnant, en leur fournissant des ressources et des outils pour qu’ils puissent vraiment construire des applications viables et disruptives. C’est un peu triste parfois, parce que nous avons des builders incroyablement talentueux qui créent des choses géniales, mais personne ne le sait, personne ne les voit. Donc notre objectif est de les aider à mieux se structurer et à mieux se faire connaître.
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Il y a déjà des applications sur Starknet qui font parler d’elles, comme le wallet Argent. Est-ce que tu pourrais en dire un peu plus à ce sujet ?
Absolument, Argent est un excellent exemple de ce que Starknet peut offrir. Leur partenariat avec Mastercard et leur carte de paiement en cryptos a vraiment créé un effet "waouh". C’est une avancée significative, et cela montre ce qui est possible avec Starknet. Ils ont réussi à créer une solution qui n’est pas seulement une innovation technologique, mais aussi un produit pratique et accessible qui peut réellement transformer la façon dont nous utilisons les crypto-monnaies au quotidien.
C’est exactement le genre d’applications que nous voulons voir de plus en plus sur Starknet. Des projets qui allient innovation technologique et utilité concrète pour les utilisateurs. Et je pense que nous n’en sommes qu’au début.
Starkware a soumis une proposition pour ajouter le staking du token de gouvernance STRK. Qu’est-ce que cela implique et quelles sont les prochaines étapes ?
Le staking est une fonctionnalité clé pour décentraliser davantage le réseau StarkNet. En gros, l’idée, c’est de permettre aux utilisateurs de "staker" leur token pour sécuriser le réseau et, en retour, recevoir des récompenses. Nous avons déjà fait la proposition à la communauté, et maintenant, la gouvernance doit voter pour valider ou non cette fonctionnalité.
Mais il est important de noter que le staking que nous proposons se fera en deux étapes. La première étape est ce que nous appelons le staking "centralisé". Ce que cela veut dire, c’est que même si les utilisateurs pourront staker leurs tokens et participer à la sécurisation du réseau, nous resterons les seuls opérateurs du séquenceur dans un premier temps. Cela nous permet de contrôler un peu plus étroitement le processus, surtout dans les premières phases du déploiement.
Ensuite, dans une deuxième étape, nous activerons la décentralisation complète du séquenceur. Cela signifie que plusieurs entités pourront gérer le séquenceur, et non plus seulement Starkware. Nous avons déjà commencé à travailler sur cette phase de décentralisation en collaboration avec une équipe qui s’appelle Informal Systems, qui est très reconnue dans l'écosystème Cosmos. Ils nous aident à adapter leur algorithme de consensus, Tendermint, pour le rendre compatible avec nos besoins spécifiques en tant que ZK-Rollup.
L'idée à long terme est que Starknet devienne complètement décentralisé, mais cela doit se faire par étapes pour s'assurer que tout fonctionne parfaitement et de manière sécurisée. C'est une transition importante, mais nécessaire, car la décentralisation est au cœur de ce que nous voulons accomplir avec Starknet.
Cette philosophie de “security first” implique une certaine lenteur dans le développement, regrettez-vous que le marché ne valorise pas vos efforts ? Le STRK a chuté de 76 % depuis son lancement en février…
C’est une question intéressante. Honnêtement, je pense que non, le marché ne valorise pas toujours cet effort à sa juste mesure, du moins à court terme. Vous avez raison de dire que souvent, ce sont les projets qui vont vite, qui prennent des raccourcis, qui captent le plus d’attention et de capital. Nous l’avons vu avec certains de nos concurrents sur Ethereum, qui sont allés très vite pour être les premiers sur le marché, parfois au détriment de la sécurité.
Mais nous croyons vraiment que sur le long terme, cette approche "security first" paiera. C’est particulièrement vrai pour Bitcoin. Sur Ethereum, certaines personnes sont peut-être plus prêtes à accepter des compromis sur la sécurité pour avoir des fonctionnalités plus rapidement. Mais du côté de Bitcoin, la communauté est beaucoup plus conservatrice, et à juste titre. Les bitcoiners ne veulent pas de solutions qui ne sont pas entièrement sécurisées, et c’est pour cela que je suis convaincu que notre approche sera bien mieux acceptée dans cet écosystème.
Et même sur Ethereum, nous voyons déjà des signes que cette tendance pourrait changer. De plus en plus de gens se rendent compte que la sécurité est primordiale, surtout quand il s’agit de millions, voire de milliards de dollars en jeu. Donc oui, à court terme, nous avons peut-être pris du retard par rapport à certains projets qui ont pris des raccourcis. Mais sur le long terme, je pense que nous serons récompensés pour avoir choisi de ne pas compromettre nos principes.