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TBW #54 : Éric Larchevêque nous a fait pitcher !

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TBW #54 : Éric Larchevêque nous a fait pitcher !

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Retrouvez toutes les informations de la 54ème newsletter Premium de The Big Whale.

Replay : Éric Larchevêque nous a fait pitcher ! 🔥

Pour fêter le premier anniversaire de The Big Whale, nous avons organisé un live spécial avec Eric Larchevêque (Ledger, Coinhouse, Algoplus), qui nous a posé presque toutes les questions sur l'équipe, le projet, ses finances... La vidéo est disponible ici 👀.

NOS INFORMATIONS EXCLUSIVES 🗣

👉 Cette start-up Web3 qui a réussi à convaincre Benzema

Andrea Bonapersona peut avoir le sourire. Après quelques mois de négociations, sa start-up, Trendex, s’est offert un actionnaire en or, puisqu’il s’agit de… Karim Benzema 🇫🇷. Selon nos informations, le dernier Ballon d’or vient d’investir dans la société française qui est en train de finaliser une levée de fonds (seed) de plusieurs millions d’euros.

Créée en 2021, Trendex, qui compte déjà parmi ses investisseurs Rudy Gobert (aussi investisseur chez Sorare), est une plateforme qui permet d’investir sur la carrière des sportifs. Il y a actuellement un peu plus de 150 sportifs, comme le joueur du PSG Renato Sanches, référencés sur la plateforme.

Trendex fonctionne en deux temps. Il y a d’abord l’achat des jetons : chaque “talent” est divisé en un nombre limité de parts (au maximum 100.000 jetons) que les utilisateurs peuvent acquérir. La valeur de ces jetons va évoluer en fonction du potentiel de l’athlète et de ce que les utilisateurs sont prêts à investir sur lui.

Puis il y a un système de jeu où les utilisateurs de Trendex peuvent s’affronter avec leurs jetons dans des tournois hebdomadaires, avec des gains à la clé, sous forme d’avantages en nature (rencontrer l’athlète par exemple) ou en argent 💶.

Chaque joueur sélectionne 4 sportifs qu’il a dans son portefeuille et un classement est établi en fonction des performances (sportive, artistique...) et de la popularité (audience, réputation) des athlètes.

Web3 : qui peut lever des millions ?

Pour grandir, les start-up web3 ont besoin d’un produit, de clients et aussi… d’argent. Surtout dans le contexte actuel. Or les financements n’ont jamais été aussi compliqués à obtenir.

Pierre* a fait et refait sa présentation des dizaines de fois, sollicité son réseau et même baissé ses exigences financières. La réponse est toujours la même : impossible de convaincre les investisseurs de mettre un ticket dans son studio spécialisé dans les NFTs. Ou alors vraiment à des conditions “inacceptables”.

“Nous essayons de lever de l’argent depuis le début de l’année, mais c’est une vraie galère. Soit on nous demande de lâcher les rênes de la société, soit les montants proposés sont beaucoup trop faibles”, détaille l’entrepreneur 🇫🇷 qui a souhaité garder l’anonymat.

Le but de Pierre est d’obtenir un peu moins d’un million d’euros pour continuer de faire tourner sa start-up qui compte cinq salariés. “On parle d’hiver crypto, et c’est exactement cela. Les investisseurs sont très frileux”, regrette-t-il, en précisant qu’il lui reste “trois ou quatre mois” de trésorerie. “Après, nous serons à court de cash”, lâche-t-il un peu amer.

Un écosystème au ralenti

Ce n’est une surprise pour personne, l’écosystème web3 tourne au ralenti depuis quelques mois. Comme Pierre, des centaines d’entrepreneurs européens sont confrontés à une chute, parfois très brutale, de leur activité avec une trésorerie qui fond comme neige au soleil. “Nous n’avons signé qu’un seul client depuis le début de l’année”, confie, un peu dépité, un autre entrepreneur tricolore.

Dans ce contexte, et pour tenir, il faut de l’argent !

Pour les entreprises crypto, il n’y a pas 36 solutions... Alors que les rares banques qui acceptaient de prêter au secteur ont fermé le robinet (nous préparons une enquête à ce sujet 🧐), seuls les investisseurs, notamment les fonds et les business angels, pourraient apporter de l’argent frais. Mais, là aussi, ça coince 😬.

“Il y a très clairement moins d’opérations”, confirme David Chreng-Messembourg, associé fondateur du fonds crypto LeadBlock Partners qui est basé à Londres. Même son de cloche du côté d’Alven. “Nous déployons moins d’argent qu’il y a 18 mois”, explique Bartosz Jakubowski, associé au sein du fonds parisien.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : après une année 2021, totalement hors normes avec plus de 30 milliards de dollars levés (6 milliards de dollars pour l’Europe 🚀), et une année 2022 presque aussi bonne (25 milliards de dollars), l’écosystème web3 est revenu sur Terre, et brutalement.

Selon les investisseurs que nous avons interrogés, les volumes en Europe ont été divisés par “au moins trois ou quatre” au premier trimestre 2023. “Les fonds se sont mis en pause”, confirme Philippe Rodriguez, co-fondateur et dirigeant de la banque d’affaires française Avolta Partners, qui publie un baromètre trimestriel. Les États-Unis sont également concernés par le phénomène.

La plupart des fonds préfèrent se focaliser sur leur portefeuille et aider les start-up dans lesquelles ils ont déjà mis des billes. “S’il y a des opportunités, nous allons toujours regarder. Mais pour l’instant, le but est de consolider les lignes existantes”, insiste David Chreng-Messembourg. Autrement dit, ceux qui ne sont pas au chaud avec suffisamment de cash risquent de connaître des moments compliqués...

La tendance est la même partout en Europe, que ce soit à Londres (lire notre reportage sur place), Paris, Lisbonne ou Berlin.

“Il y a eu beaucoup d’investissements en 2021 et 2022, et maintenant il faut se concentrer sur nos participations parce que ça va tanguer pour certains”, souligne Jonathan Kuhl, qui est l’un des confondateurs de W3.fund, un fond web3 basé à Berlin.

Des entreprises qui arrivent à lever

Tout le monde n’est pas pour autant impacté. Certaines entreprises ont anticipé la séquence et ont déjà serré les budgets. “Il y a une vraie prime à ceux qui ont bien géré l’argent”, glisse un business angel français.

“Tout le monde savait que 2021 était une parenthèse. Ceux qui se réveillent aujourd’hui sont un peu à côté de la plaque. Avec l’inflation et la crise, lever des fonds est devenu plus dur et c’est une très bonne chose”, tacle un autre business angel basé en Allemagne.

Néanmoins, des start-up arrivent encore à lever. Certaines n’ont même aucun problème à le faire, comme les leaders de leur marché : la licorne française Ledger, spécialisée dans la conservation des actifs numériques, vient ainsi de boucler une levée de fonds de 100 millions d’euros.

“Sur le haut du panier, il n’y a pas de problème. Les entreprises trouvent des investisseurs”, explique Ivan De Lastours, responsable des investissements crypto et Web3 chez Bpifrance.

Signe toutefois que, même pour les plus gros acteurs du marché, la situation n’est pas simple, Ledger a levé ses 100 millions d’euros sur la même valorisation - 1,3 milliard d’euros - que lors de sa précédente opération en 2021 😅.

“Les valorisations vont être fortement impactées par le contexte”, explique Philippe Rodriguez. “Nous revoyons beaucoup de dossiers où la valorisation est nettement inférieure à ce qu’elle était il y a un an”, confirme de son côté Marguerite de Tavernost, qui pilote le fonds web3 de Cathay-Ledger.

“Le rapport de force s’est clairement inversé”, constate Jonathan Herscovici, co-fondateur et CEO de StackinSat, une solution d’achat, de vente et de conservation de bitcoin, qui cherche à lever aux alentours de 5 millions d’euros.

Celles qui n’arrivent pas à lever auprès des fonds, comme l’application crypto Swissborg 🇨🇭, optent pour une autre solution : lever des fonds auprès de leur communauté. “C’est une bonne idée”, souligne un investisseur.

Swissborg a ainsi levé 23 millions de dollars auprès de 16.660 personnes qui ont pris 9,53% de son capital.

“Nous avons parlé avec des fonds début 2022, mais ça n’est pas allé au bout, souffle son CEO Cyrus Fazel (lire son interview), et nous avons finalement décidé de nous appuyer sur ceux qui nous adorent.”

Certains s’inquiètent toutefois de ce genre de pratiques. “Ces investisseurs particuliers n’ont pas eu accès au même informations que les fonds classiques qui demandent à tout voir. Là, c’est moins transparent”, explique un business angel.

Le segment, l’équipe, le produit…

Quand elles ne sont pas leaders comme Ledger ou alors aussi “populaires” que Swissborg, les petites entreprises arrivent à lever, mais seulement dans certaines conditions.

👉 La première tient au secteur dans lequel elles sont. “Aujourd’hui il ne suffit plus de dire qu’on est dans le Web3 pour trouver des investisseurs”, précise Julien Bouteloup, fondateur et patron du fonds Stake Capital. “Il faut être sur les thématiques porteuses comme les solutions de scalabilité, le paiement ou le gaming.”

Les start-up de ces secteurs parviennent en effet à lever de l’argent. “Il y a un vrai besoin de produits simples qui vont permettre d’accélérer l’adoption”, confirme Luc Jodet, responsable du fonds web3 chez XAnge.

Selon nos informations, Rise, qui permet aux entreprises de payer leurs salariés et partenaires en crypto et en fiat (euro, dollar…), est sur le point de boucler une levée de fonds de plusieurs millions de dollars.

Idem du côté de Metafight. Après avoir bouclé un premier tour fin 2022 (1 million d'euros), la plateforme de gaming NFTs sur le MMA (sport de combat) est en train de travailler sur une série A.

“Évidemment que le contexte n’est pas parfait, mais nous n’avons pas de problème pour convaincre les investisseurs parce que depuis le début nous délivrons et que l'équipe est solide”, explique Julia Mahé-Emsallem, co-fondatrice et CEO de Metafight.

👉 La deuxième condition tient à l’humain. “Disposer d’une équipe de qualité est fondamental, surtout en ce moment”, martèle Owen Simonin, qui est à la fois connu comme influenceur (Hasheur), entrepreneur (il dirige la plateforme d’investissement Meria) et investisseur.

Le touche-à-tout a mis des billes dans des dizaines de start-up ces dernières années. “Nous regardons l’historique des porteurs de projets, les succès, les échecs, et surtout s’ils ont la capacité d’exécuter.”

👉 La troisième concerne le produit : la période dorée 2021-2022 où les investissements se faisaient sur de simples promesses est révolue. “On ne peut plus lever sur du pré-produit. Il faut vraiment montrer quelque chose”, note Grégory Jessner, co-fondateur de la start-up Narval 🇫🇷, qui développe une solution de portefeuilles NFTs pour les entreprises.

Selon nos informations, la start-up serait sur le point de lever des fonds, auprès de plusieurs gros investisseurs américains comme Andreessen Horowitz.

Le risque des projets bidons

Faut-il considérer que les autres, ceux qui n'arrivent pas à lever, sont condamnés ? “Il va y avoir de la casse”, explique un business angel, en s’interrogeant sur la proportion et sur la vitesse de reprise des marchés. “Il faut serrer les dents”, confie un entrepreneur du secteur.

Si le Bear Market doit durer, certains pensent que des start-up, qui n’auront pas baissé les bras, vont jouer leur va-tout en essayant de lever des fonds à tout prix, et même en lançant des tokens pour certains peut-être pas si utiles...

“On risque de voir arriver des choses assez bizarres dans les mois qui viennent, avec des opérations lancées dans le seul but de lever de l’argent, prophétise Owen Simonin. Il faudra être très vigilants.” L’année 2022 a été une bonne leçon à ce niveau-là.

* Le prénom a été changé

Marc Mathieu (Salesforce) : “Les projets NFTs des entreprises deviennent beaucoup plus sérieux”

Le géant américain de la gestion de relation client (CRM) permet désormais aux entreprises d’offrir des expériences Web3 à leurs clients. Nous en avons parlé avec son responsable, Marc Mathieu.

L'article est disponible sur le site de The Big Whale 🐳

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