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TBW #45 : Le moment britannique

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TBW #45 : Le moment britannique

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Retrouvez toutes les informations de la 45ùme newsletter Premium de The Big Whale 🐳

Les Web3 Awards approchent Ă  grands pas đŸŸ

Le but de cet événement organisé par The Big Whale est de récompenser les personnalités et projets qui font rayonner l'écosystÚme Web3 en Europe !

Pour cette premiÚre édition, il y a 2 prix directement décernés par la communauté :

👉 “Meilleur projet Web3"

👉 “Meilleur projet Web3 corporate”

On compte sur vous pour le vote !

RĂ©sultat le 22 fĂ©vrier 🏆

Participez au vote đŸ—łïžÂ­

THE BIG NEWS

NOS INFORMATIONS EXCLUSIVES đŸ”„

👉 Les nouvelles ambitions de Waltio

Comment continuer de se dĂ©velopper ? C’est la question que se pose depuis quelques mois les responsables de la start-up Waltio đŸ‡«đŸ‡· qui aide Ă  faire ses dĂ©clarations fiscales liĂ©es aux cryptos (retrouvez notre guide complet). Et il semblerait qu’ils aient trouvĂ© leur rĂ©ponse : se dĂ©velopper Ă  l’étranger et offrir leurs services aux entreprises.

En quatre ans, Waltio a rĂ©ussi Ă  sĂ©duire 50.000 utilisateurs, dont 10.000 clients qui payent pour ses services. Mais tous sont des particuliers français. La start-up vient ainsi d’annoncer qu’elle Ă©tait dĂ©sormais disponible en Belgique. D’autres pays europĂ©ens vont suivre.

Surtout, selon nos informations, Waltio, qui a rĂ©cemment annoncĂ© viser 1 million de clients, veut nouer des partenariats avec les entreprises du secteur. “Les sociĂ©tĂ©s cryptos veulent offrir des services complĂ©mentaires Ă  leurs clients et notamment une aide Ă  la dĂ©claration”, indique l’un des cofondateurs Pierre Morizot.

Binance fait partie de ces acteurs. La plus grosse plateforme vient de lancer son propre systĂšme de dĂ©claration, mais celui-ci ne concerne que les activitĂ©s sur sa plateforme. Pour ses clients qui auraient plusieurs comptes, la sociĂ©tĂ© dirigĂ©e par CZ recommande d’utiliser
 Waltio 💡

THE BIG STORY

dYdX : enquĂȘte sur “l'anti-FTX”

DYDX

En quelques mois, dYdX s’est imposĂ© dans le paysage crypto. Comme le montre ses derniers chiffres stratosphĂ©riques, la plateforme dĂ©centralisĂ©e d’origine amĂ©ricaine a profitĂ© de la chute de FTX et des doutes croissants autour des acteurs centralisĂ©s. Mais est-ce la seule explication ? On a cherchĂ© Ă  le savoir 👀

Quatre lettres : dYdX.

Depuis l’effondrement de la plateforme FTX, une grande partie de l’industrie crypto ne parle que de cette plateforme d’échange dĂ©centralisĂ©e ("DEX" dans le jargon), considĂ©rĂ©e comme l’une des nouvelles stars du secteur ✹

De fait, les chiffres de dYdX sont impressionnants : en 2022, la plateforme a enregistrĂ© un volume d’échange de 466 milliards de dollars (140% en un an) et rĂ©cupĂ©rĂ© 138 millions de dollars en frais. Pas mal, pour un projet lancĂ© officiellement en 2021.

Comment expliquer un tel succĂšs ? đŸ€”

La chute de FTX fin 2022 a Ă©videmment profitĂ© Ă  la plateforme dĂ©centralisĂ©e. “On a eu beaucoup de nouveaux utilisateurs”, confirme Charles d’Haussy, le Français Ă  la tĂȘte de la fondation basĂ©e Ă  Zoug (Suisse).

Mais ce n’est Ă©videmment pas la seule explication ; dYdX a aussi profitĂ© du fait que, contrairement aux Exchanges centralisĂ©s, la plateforme est dĂ©centralisĂ©e et ne conserve donc pas directement les cryptos de ses clients.

À l’origine de dYdX

dYdX a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 2017 - son rĂ©seau est disponible depuis 2021 - en partant d’un principe simple : les traders cryptos, surtout professionnels, ont Ă  leur disposition des plateformes d’échange, mais toutes sont centralisĂ©es.

Aucune plateforme n’offre Ă  la fois des produits complexes et la possibilitĂ© de dĂ©tenir soi-mĂȘme ses actifs. C’est justement ce que dYdX offre đŸ€“

“Le grand avantage de la finance dĂ©centralisĂ©e, plus que sa dĂ©centralisation, c’est la transparence des Ă©changes”, explique Pablo Veyrat, cofondateur du protocole Angle. “Contrairement Ă  la finance traditionnelle oĂč l’on est contraint de faire confiance Ă  certains acteurs, les plateformes dĂ©centralisĂ©es permettent de suivre soi-mĂȘme les fonds en temps rĂ©el sur la blockchain. Et dYdX fait partie de ces nouveaux outils”, insiste-t-il.

Vous connaissez certainement Uniswap (620 milliards de dollars de volume en 2022), qui permet d’échanger des cryptos directement entre utilisateurs ? dYdX est en quelque sorte son Ă©manation “professionnelle”. Elle permet de placer des ordres d’achat ou de vente en prĂ©vision d’un prix futur, tout en offrant des effets de levier permettant de multiplier les gains ou les
 pertes !

Concrùtement, c’est comme utiliser Binance, mais de façon transparente.

Un token qui décolle

Les rĂ©sultats sont lĂ  : depuis l’annonce de la faillite de FTX, le prix du token de gouvernance de dYdX, le DYDX, a connu une croissance assez Ă©norme, alors mĂȘme que les marchĂ©s ne sont pas au mieux. Il a plus que triplĂ© et vaut aujourd’hui un peu plus de 3,2 dollars !

Reste que la plateforme n’a pas encore atteint la taille des Exchanges centralisĂ©s qui ont un avantage de poids : les liquiditĂ©s. “C’est le nerf de la guerre”, glisse un investisseur. Plus une plateforme a des liquiditĂ©s, plus elles assurent Ă  ses clients d’exĂ©cuter les ordres aux conditions prĂ©vues et sans Ă©cart de prix 😅

“Le succĂšs d’un Exchange se construit sur le niveau de ses frais, ses fonctionnalitĂ©s, son interface et la palette des outils avancĂ©s qu’il propose”, indique Cyril Gerbet, alias CryptOdin, Ă  la tĂȘte du cabinet de consulting Genesis Partners. “Mais sa liquiditĂ© est vraiment la clĂ©. Qui voudrait faire du trading avec un outil avec lequel vous n’ĂȘtes pas sĂ»r d’effectuer votre opĂ©ration au prix que vous pensez avoir validĂ© ?”

“Les ordres sur les grosses capitalisations (BTC, ETH, AVAX, SOL, MATIC, LINK, ATOM) passent sans problĂšme”, explique de son cĂŽtĂ© DocKov, un membre de la communautĂ© de The Big Whale qui utilise dYdX. “En revanche, c’est plus compliquĂ© pour les cryptos oĂč les volumes sont plus faibles. il arrive que les stop-loss ou les take profit s’annulent en raison d’un manque de liquiditĂ©s dans le carnet d’ordres”, complĂšte-t-il.

“Par rapport Ă  des grosses plateformes centralisĂ©es comme Bybit ou Binance, l’utilisateur sera forcĂ©ment dĂ©savantagĂ©â€, ajoute Cyril Gerbet.

Mais le protocole est encore jeune et continue de s’amĂ©liorer. L’un des grands dĂ©fis de dYdX sera d’attirer de nouveaux utilisateurs pour augmenter ses liquiditĂ©s. Et pour y parvenir, la plateforme mise sur des frais particuliĂšrement bas 👀

Le DEX le moins cher du marché

dYdX ne facture pas de commissions en dessous de 100.000 dollars de volume mensuel. C’est tout simplement l’Exchange le moins cher du marchĂ© pour les “petits” investisseurs.

À noter que dYdX est aussi trĂšs compĂ©titif pour les plus gros investisseurs, c’est-Ă -dire ceux dont les volumes dĂ©passent 50 millions de dollars par mois. Pour eux, les frais sont Ă©galement inexistants.

Seuls les investisseurs “intermĂ©diaires” payent des frais.

Fais

GMX, le grand adversaire

Le principal concurrent de dYdX est GMX. À elles seules, les deux plateformes reprĂ©sentent environ 70% des revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par l’ensemble des “DEX” (Perp, Kwenta, Metavault, Pika, Mycelium, Mux, etc.).

Mais leur stratégie est trÚs différente.

👉 D’abord sur le prix : GMX est plus cher. La plateforme propose une structure de frais fixes (0,1% pour ouvrir ou fermer une position + une petite commission d'emprunt qui s'accumule chaque heure), ainsi qu’une commission comprise entre 0,2% et 0,5% si l’on achùte ou l’on vend au comptant.

GrĂące Ă  cette approche, GMX gĂ©nĂšre des revenus quotidiens plus importants que dYdX, mais l’Exchange prend aussi le risque de se faire grignoter au fur et Ă  mesure des parts de marchĂ©.

Volume

👉 Puis sur la rĂ©munĂ©ration de la communautĂ© : du cĂŽtĂ© de GMX, chaque utilisateur qui immobilise le token GMX dans le protocole reçoit une partie des frais payĂ©s par l’ensemble des traders.

Ce systĂšme explique en grande partie la santĂ© insolente du jeton de GMX (il a aussi triplĂ© depuis le crash de FTX). Ces rĂ©compenses sont versĂ©es en ETH si l’on utilise la blockchain Arbitrum (une couche secondaire d’Ethereum) ou en AVAX si l’on utilise Avalanche.

Du cĂŽtĂ© de dYdX, les choses sont diffĂ©rentes. Les frais de trading sont intĂ©gralement touchĂ©s par dYdX Trading, la start-up amĂ©ricaine Ă  l’origine de la crĂ©ation de la plateforme dĂ©centralisĂ©e.

Les traders de dYdX touchent quant Ă  eux des revenus, sous forme de tokens DYDX. Ils sont issus de la rĂ©serve de la fondation de dYdX. Chaque trader est rĂ©munĂ©rĂ© au prorata des frais qu'il dĂ©pense : plus un trader paie de frais et plus il est rĂ©munĂ©rĂ© en tokens DYDX. 20% de la rĂ©serve de la fondation dYdX est rĂ©servĂ©e Ă  cette rĂ©munĂ©ration 💰

Mais cela ne devrait pas durer trùs longtemps


Un vote sur un meilleur partage des revenus en faveur de la communautĂ© de dYdX est dans les tuyaux. Mais pour Ă©viter le risque d’ĂȘtre reclassĂ© en titre financier illĂ©gal - ce qui pend au nez de GMX - la communautĂ© pourrait pencher vers un “rĂŽle utilitaire” ajoutĂ© au token de gouvernance.

En attendant, d’autres questions comme la quantitĂ© de jetons dYdX, vont continuer d’animer les dĂ©bats. En dĂ©cembre, le nombre de jetons disponibles sur le marchĂ© va en effet fortement augmenter.

Pourquoi ? Parce que l’équipe, les conseillers et les fonds de capital-risque (Andreessen Horowitz, Paradigm, Hashkey, etc.) investis dans le projet seront autorisĂ©s Ă  revendre leurs jetons.

Cela ne veut pas forcĂ©ment dire qu’ils le feront (cela constituerait un mauvais signal pour l’avenir), mais cette Ă©chĂ©ance pourrait avoir un impact important sur le prix.

Les dĂ©tenteurs de dYdX peuvent toutefois s’estimer heureux : le dĂ©but du “vesting”, c’est-Ă -dire la pĂ©riode de vente libre des tokens, Ă©tait initialement programmĂ©e pour le mois de fĂ©vrier et la fondation a annoncĂ© son report Ă  dĂ©cembre il y a quelques semaines.

Vesting

Migration sur Cosmos en 2023

Si la raison du dĂ©lai n’a pas Ă©tĂ© rendue publique, il tombe en tout cas Ă  pic, car dYdX s’apprĂȘte Ă  quitter Ethereum, la blockchain sur laquelle il a Ă©tĂ© conçu (et sa solution de couche secondaire StarkEx), pour l’écosystĂšme Cosmos.

La migration est prĂ©vue autour de septembre 2023 đŸ—“ïž

Officiellement, cette “trahison” vis-Ă -vis d’Ethereum (annoncĂ©e Ă  l’étĂ© 2022) est “technique”. StarkWare, la start-up israĂ©lienne qui dĂ©veloppe StarkEx (retrouvez l'interview de son cofondateur), ne serait pas en mesure de dĂ©velopper tous les outils demandĂ©s par dYdX.

Un exemple ? StarkEx ne se serait pas capable d’accompagner la croissance de dYdX. Actuellement, le systĂšme traite environ 10 transactions par seconde et 1000 commandes/annulations par seconde, et les Ă©quipes de dYdX veulent augmenter la cadence.

“Le problĂšme d’Ethereum et de ses diffĂ©rentes couches secondaires, c’est que les applications comme la nĂŽtre doivent s’adapter Ă  leur moule”, regrette Charles d'Haussy, le CEO de la fondation dYdX.

“Ce sont de superbes projets, mais nous avions besoin d’une blockchain qui autorise une personnalisation totale. C’est pour cette raison que nous avons choisi Cosmos oĂč chaque application peut crĂ©er sa blockchain optimale”, insiste-t-il.

Cosmos fournit un kit de dĂ©veloppement et les programmeurs peuvent laisser libre cours Ă  leur imagination. Cosmos sert notamment de socle technologique commun aux blockchains des plateformes d’échange centralisĂ©es de Binance, OKX, Cryptocom, Kucoin ou encore la tristement cĂ©lĂšbre Terra-Luna (Ă  l’origine stablecoin algorithmique UST).

Du cĂŽtĂ© de la communautĂ© Ethereum, on regarde le dĂ©part de la pĂ©pite avec une certaine amertume. “Ce n’est pas trĂšs Ă©lĂ©gant de quitter StarkWare de cette façon, d’autant qu’ils leur avaient quand mĂȘme dĂ©veloppĂ© une solution sur-mesure”, indique le responsable d'un projet. “On peut supposer que Cosmos a grassement payĂ© dYdX pour l’inciter Ă  choisir sa technologie”, tacle-t-il.

Une source proche de l’écosystĂšme StarkWare fournit une autre explication : “Ils ont besoin de pouvoir dire que leur Exchange est dĂ©centralisĂ©, or, dans sa forme actuelle, le produit StarkEx ne l’est pas, car le matching des ordres se fait sur un serveur hĂ©bergĂ© chez dYdX”, indique-t-elle. “Ils souhaitent dĂ©centraliser cette partie pour Ă©viter de se faire coincer par les rĂ©gulateurs, mais c’est un challenge technique trĂšs compliquĂ©â€, poursuit-elle.

Et le choix de Cosmos n’est pas sans risques. D’ici Ă  la migration effective vers Cosmos, dYdX devra ĂȘtre en mesure d’assurer lui-mĂȘme la sĂ©curitĂ© de sa propre blockchain


Les Ă©quipes vont aussi devoir rĂ©ussir Ă  inciter les dĂ©tenteurs du token DYDX Ă  les immobiliser dans la future version du protocole (via du staking) et accumuler assez de valeur pour ne pas s’exposer Ă  une attaque d’un acteur malveillant. D’oĂč l’importance d’avoir une communautĂ© soudĂ©e d’ici lĂ  ! Un Ă©lĂ©ment qui pourrait expliquer le report de la mise sur le marchĂ© des tokens de l’équipe et des fonds de capital-risque 😏

Car si dYdX est l’un des projets les plus ambitieux du secteur, il lui reste beaucoup Ă  accomplir. La rĂ©ussite de sa transition passera par beaucoup de pĂ©dagogie et l’élaboration d’incitations Ă©conomiques capables de crĂ©er un cercle vertueux sur le long terme. Surtout que les concurrents (GMX et le futur IDEX dont le lancement se prĂ©pare) ne manquent pas non plus d'idĂ©es. On en parle trĂšs vite !

THE BIG FOCUS

Charles d’Haussy (dYdX) : “Il faut sortir de l’aspect tribal de la crypto”

Haussy

À la tĂȘte de la fondation qui gĂšre le trĂ©sor de guerre de dYdX, l’ancien directeur Asie de Consensys est un militant convaincu de la dĂ©centralisation. Entretien exclusif Ă  lire sur le site de The Big Whale 🐳

Charles d’Haussy sera Ă©galement invitĂ© lundi 20 fĂ©vrier Ă  18h30 sur le Discord de The Big Whale pour rĂ©pondre en direct Ă  toutes les questions de la communautĂ©.

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Cette Ă©dition a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e avec ❀ par RaphaĂ«l Bloch et GrĂ©gory Raymond. The Big Whale est un mĂ©dia libre et indĂ©pendant. En nous soutenant, vous participez Ă  son dĂ©veloppement.

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