Reading
Lido : Tout savoir sur le validateur géant d’Ethereum

Twitter ARticle Share

Linkedin Article Share

Facebook article share

Lido : Tout savoir sur le validateur géant d’Ethereum

Lido : Tout savoir sur le validateur géant d’EthereumLido : Tout savoir sur le validateur géant d’Ethereum

Lido est un protocole assez ingénieux qui permet à n’importe qui de devenir validateur sur Ethereum sans forcément mobiliser beaucoup de moyens (32 ethers minimums)..

Or pour être validateur, participer au réseau et gagner des cryptos (des ethers en l’occurence), il faut “staker” (immobiliser) 32 ethers. Même si les cours ont fortement baissé, cela représente plus de 40.000 euros ! Et imaginez si les cours remontent à leur niveau de 2021 (plus de 150.000 euros)… Pas très démocratique et décentralisé tout ça. Heureusement, des solutions existent.

Il y en deux principales :

  • Immobiliser ses ethers via une plateforme d’échange comme Kraken ou Binance. Cette solution est la plus simple pour les débutants car il n’y a pas de complexité technique et aucun seuil minimum n’est requis (exit les 32 ethers !). vous pouvez actuellement espérer environ 4% de rendement annuel via ces plateformes. En revanche, c’est une option très centralisée. Vous êtes obligé de faire confiance Kraken ou Binance qui conservent vos cryptomonnaies et peuvent prélever une commission importante sur les récompenses de *staking*.

  • Passer par un fournisseur de staking liquide et décentralisé (liquid staking). C’est un peu la même chose qu’avec une plateforme d’échange, mais sans les plateformes d’échange : les ethers que vous placez restent associés à votre wallet (non custodial). Lido, Rocket Pool et Stakewise sont les principaux protocoles dans ce domaine.

Nous allons nous intéresser plus particulièrement à Lido, car c’est le plus important et le plus innovant des acteurs du secteur. À ce jour, environ 6 milliards de dollars d’ethers ont été placés dans Lido, qui représente 30% du marché de la validation d’Ethereum.

Comment fonctionne Lido ?

Bien que Lido soit couramment présenté comme un validateur, il faut plutôt le décrire comme un “intermédiaire” de validateurs. Tous les fonds que Lido reçoit sont en réalité répartis auprès de 29 entreprises spécialisées dans la validation de transactions sur les protocoles Proof-of-Stake. Elles sont sélectionnées par la gouvernance de Lido (les détenteurs de son token LDO).

L’avantage de ce système, c’est qu’il n’y a pas de minimum de dépôt pour les utilisateurs. “Lido démocratise l’accès au staking pour les détenteurs de cryptos n’ayant pas le montant nécessaire pour disposer d’un nœud entier”, souligne Stanislas Barthélémi, consultant blockchain et crypto-actifs chez KPMG.

Lorsque l’utilisateur dépose ses ETH dans le smart contract de Lido, il reçoit instantanément son équivalent en stETH. “C’est la première DAO (organisation autonome décentralisée, ndlr) à proposer un tel service, c’est un avantage conséquent sur les concurrents”, indique-t-il.

Pour faire simple, c’est comme si votre banque vous donnait un document qui certifie que vous détenez des fonds dans un compte bloqué afin de l’utiliser comme une garantie.

Pourquoi utiliser Lido ?

Le stEH offre un avantage majeur car il permet d’utiliser la représentation des ETH alors que ces derniers ont été immobilisés. “Cela permet de disposer d’une version liquide de son investissement, ré-utilisable comme collatéral dans des protocoles de finance décentralisée”, poursuit Stanislas Barthélémi.

Exemple d’une boucle de farming élaborée par Hugo Panczak, cofondateur du fonds White Loop Capital :

Une personne qui détient du stETH peut les collatéraliser sur le protocole Aave pour emprunter le plus d'ETH possible. Une fois cette étape accomplie, elle peut échanger ses ETH fraîchement empruntés contre des stETH sur le protocole Curve (afin de profiter de la légère différence avec ETH). Avec ces nouveaux stETH, on peut à nouveau échanger des ETH contre d’autres stETH sur Curve, avant de les mettre en garantie sur Aave afin d’augmenter son health factor et réduire le risque de liquidation”.

Ce système peut théoriquement rapporter environ 8% de rendement par an au rythme actuel, comparé au 4,90% de rendement proposé par Lido.

L’autre avantage du stETH, c’est sa grande liquidité. On peut facilement l’échanger contre d’autres tokens.

Si détenir un stETH est garanti par une convertibilité future avec un ETH (probablement début 2023), son cours peut parfois varier par rapport à l’actif sous-jacent. Au plus fort du krach du printemps, le cours du stETH a dévissé jusqu’à atteindre 0,88 ETH... A l’inverse, cela veut aussi dire qu’il y a quelques belles opérations d’arbitrage à réaliser 😎.

Combien peut-on gagner avec le staking de Lido ?

Lido offre l’un des meilleurs rendements de staking, mais ne pourra jamais être supérieur à celui d’un validateur individuel. Et pour cause : Lido prélève une commission de 10% pour rémunérer les validateurs et alimenter la trésorerie de sa DAO.

Actuellement, le taux de rémunération de Lido oscille autour de 5% par an, mais les experts estiment qu’il pourrait monter jusqu’à 8%. Plus le nombre d’utilisateurs de Lido augmente, plus la valeur extraite dans le cadre du staking sera importante.

C’est largement supérieur aux plateformes d’échange comme Coinbase ou Kraken qui proposent à 1 à 2% de moins.

Est-ce que c’est risqué ?

Grâce à la transparence de la blockchain, on peut constamment vérifier que les ETH déposés dans les validateurs correspondent bien au nombre de stETH émis par Lido. Contrairement à ce que l’on peut redouter avec un acteur classique, il n’y a donc pas de risque sur le niveau de la réserve.

En revanche, comme les fonds sont déposés via des smart contract, il est toujours possible que ces derniers soient attaqués. On ne le répétera jamais assez, le risque zéro n’existe pas. Ce qui est sûr c’est que le code de Lido est audité chaque année par des spécialistes : Quantstamp (décembre 2020), SigmaPrime (décembre 2020), MixBytes (avril 2021), StateMind (septembre 2022).

Comment la gouvernance de Lido est-elle organisée ?

C’est sûrement l’un des points faibles de Lido : pour le moment, les détenteurs du token LDO (qui assurent la gouvernance de Lido) sont fortement concentrés entre les mains de l’équipe qui développe le projet et les investisseurs en capital-risque (Andreessen Horowitz, Paradigm, Alameda, etc.).

“Comme de nombreuses DAO, la décentralisation de la gouvernance via un token est un leurre. Plus de 64% des tokens de Lido sont détenus par des investisseurs, des membres de l’équipe ou des validateurs sélectionnés”, pointe Stanislas Barthélémi.

­­

LIDO

­­

Lido présente-t-il un risque de centralisation pour Ethereum ?

Pas pour le moment. Car Lido n’est pas un acteur centralisé, mais est “un proxy pour 29 entreprises différentes”, rassure Stanislas Barthélémi. “Cependant, cela pourrait changer si demain Lido n’avait plus de concurrent suffisamment gros et conservait une gouvernance aussi concentrée”, tempère-t-il. “De la même manière qu'il existe plusieurs stablecoins, il faudrait d'autres protocoles proposant une version tokenisée du staking”, poursuit-il.

Dans le détail, la répartition des fonds chez les validateurs de Lido semble plutôt équilibrée. Aucun ne peut contrôler plus de 1% du staking d’Ethereum. Un autre point important est celui de la répartition géographique des validateurs. “Il faudra continuer à améliorer la distribution géographique de ces entreprises afin d’éviter une sur-concentration aux États-Unis”, souligne Stanislas Barthélémi. Et assez rapidement ! Le gendarme boursier américain (SEC) vient d’expliquer qu’Ethereum pourrait tomber sous sa juridiction parce que de nombreux validateurs sont aux… États-Unis.

Tout ce qui compte dans le Web3. Chaque semaine.
25€/mois
30 jours d’essai gratuit.
S'abonner
Tout ce qui compte dans le web3.
Les meilleurs news et analyses cryptos. Chaque semaine. 100% indépendant.
S'abonner
Dans cet article
No items found.
Prochain article
No items found.
Dans cette catégorie