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Cosmos : un écosystème brillant en perte de vitesse ?

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Cosmos : un écosystème brillant en perte de vitesse ?

Cosmos : un écosystème brillant en perte de vitesse ?Cosmos : un écosystème brillant en perte de vitesse ?

Découvrez comment l’écosystème Cosmos se distingue grâce à son interopérabilité et sa scalabilité, tout en surmontant ses défis majeurs.

Quelles sont les qualités de l’écosystème Cosmos ?

L'écosystème Cosmos s’est toujours distingué par sa capacité à favoriser l'interopérabilité et la scalabilité entre différentes blockchains au sein de son écosystème. Grâce à son protocole de communication inter-blockchains (IBC), Cosmos permet à diverses blockchains de communiquer et d'échanger des informations de manière sécurisée et décentralisée, ouvrant ainsi la voie à un écosystème de réseaux interconnectés.

“Cette conception n’a pour l’instant pas d’équivalent, tout écosystème confondu”, déclare Ken Timsit, en charge de Cronos Labs, une structure responsable du développement de Cronos PoS, une blockchain développée avec l’exchange Cryptocom et basée sur la technologie Cosmos.

Cosmos utilise le mécanisme de consensus Tendermint, réputé pour sa rapidité et sa fiabilité, ce qui assure des transactions rapides et une sécurité robuste. Enfin, sa modularité permet aux développeurs de créer des blockchains personnalisées en utilisant le Cosmos SDK, facilitant ainsi l'innovation et l'expansion de nouvelles solutions décentralisées.

Cronos est l’une d’elles, tout comme dYdX, une bourse décentralisée qui permet de faire du trading avancé avec des appels de marge et des contrats perpétuels. “L’avantage par rapport à un layer 1 ou 2 c’est qu’on est en contrôle total de la stack technique”, explique Charles d’Haussy, président de la fondation dYdX. “Nous pouvons développer le produit qui répond à nos besoins sans être dépendant de la roadmap de blockchains généralistes”, insiste-t-il.

Quelles sont les difficultés auxquelles il est confronté ?

Cosmos a été profondément marqué par l’effondrement de Terra, la blockchain qui développait le stablecoin algorithmique UST et dont la valeur était liée à son token de gouvernance LUNA. Ce projet, qui pesait près de 40 milliards de dollars, s’est effondré au printemps 2022.

“Je pense que l’écosystème ne s’est pas encore totalement relevé de cet événement”, déclare Adrien Faguet, fondateur de StakeLabs, une plateforme de staking sur Cosmos. Selon lui, cela a freiné son développement et son institutionnalisation.

“Les stablecoins se développent, notamment avec l’USDC et la blockchain Noble, mais il faudra encore une petite année avant qu’on dispose d’une liquidité suffisante pour attirer plus d’utilisateurs”, poursuit-il. La présence de stablecoins est cruciale pour la finance décentralisée, un secteur encore peu présent sur Cosmos.

Pour les utilisateurs, Cosmos est principalement vu comme un écosystème qui offre des rémunérations de staking importantes (autour de 17 % annuel sur ATOM) et qui a offert quelques beaux airdrops, comme Celestia et Dymension entre fin 2023 et début 2024.

“À ce jour, il n’y a pas encore assez d’implémentation business et l’écosystème manque de market makers pour augmenter les volumes et donc la visibilité”, insiste-t-il. “De nombreux tokens ne sont pas encore listés sur les grands exchanges”.

En revanche, les développeurs n’ont pas quitté le navire car ces derniers profitent d’incitations financières déployées par les DAO des protocoles et les fonds de capital-risque qui pénètrent l’espace progressivement.

L’Interchain Foundation (ICF), principal financeur de l’écosystème, dispose d’une réserve de 300 millions de dollars. Binary Builders, Chorus ou encore Interop sont autant d’acteurs qui participent à le faire grandir. “Cet argent qui n’était pas là auparavant est en train d’arriver depuis quelques mois, cela permettra de conserver les développeurs et de renforcer les projets”, juge Adrien Faguet.

“Cosmos manque un peu de leadership, il faudrait davantage de projets capables de guider la communauté dans une direction précise”, estime Ken Timsit de Cronos. “Le principal leader est aujourd’hui Osmosis, je pense qu’il faudrait que d’autres gros acteurs puissent se concerter et investir”.

Si Cronos et Cryptocom n’occupent pas cette place, c’est principalement pour des raisons de “dispersion” : Cronos gère trois blockchains différentes (Cronos PoS, Cronos EVM et Cronos ZkEVM). “On aimerait s’investir plus, nos développeurs sont très attachés à cet écosystème mais nous manquons de temps pour nous investir davantage”, souffle Ken Timsit.

Comment la baisse du prix du ATOM affecte-t-elle l’écosystème ?

À ce jour, le prix du ATOM tourne aux alentours de 6 dollars, soit le même niveau qu’il avait en 2019-2020. Cela n’a pas de conséquences sur la sécurité globale de l’écosystème, car la plupart des gros projets gèrent eux-mêmes leur sécurité et ne reposent pas sur le Cosmos Hub (la plateforme qui permet de déléguer la sécurité pour les projets qui le souhaitent avec du ATOM).

“Le prix de l’ATOM peut être un sujet, mais un projet comme dYdX est souverain et sa sécurité ne dépend pas de Cosmos”, explique Charles d’Haussy, président de la fondation dYdX. “Certes, ce n’est pas une bonne nouvelle, mais ça ne bloque pas notre croissance”, indique-t-il.

Pour certains partisans de l’écosystème Cosmos, il est dommageable que l’utilisation du IBC ne profite pas au ATOM via la prélèvement des frais ou d’un mécanisme de burn. “Cela aurait semblé logique, Cosmos a développé une technologie et son utilisation aurait pu soutenir l’ATOM qui est au centre”, regrette Adrien Faguet de StakeLabs.

“Je pense que l’attrait de Cosmos doit plutôt venir des projets à succès qui donneront envie à d’autres de venir dessus”, explique Ken Timsit. “Au départ, Terra et Osmosis jouaient ce rôle, tandis qu’aujourd’hui c’est plutôt Osmosis, Celestia, dYdX et peut-être Akash qui bénéficie d’une certaine notoriété grâce au boom de l’IA”, souligne-t-il.

“Cosmos est l’illustration parfaite de l’open source”, indique quant à lui Charles d’Haussy. “N’importe qui peut l’utiliser de la même manière que l’on peut choisir les langages de programmation Javascript ou C++ sans payer des frais”. Selon lui, “c’est à Cosmos de trouver une proposition de valeur qui ira au-delà de son code en offrant quelque chose d’indispensable aux différents projets”.

Plusieurs réformes des tokenomics ont été proposées ces derniers mois (comme la réduction des récompenses de staking), mais aucune n’a abouti.

Pourquoi les prix des tokens de l’écosystème ont également beaucoup baissé ?

“De nombreux projets ont vu le prix de leurs tokens baisser à cause d’une pression vendeuse exercée par les DAO pour payer leurs développeurs”, souligne Adrien Faguet. “Il est crucial que les projets fassent attention à leurs dépenses, à ne pas surpayer, pour maintenir une croissance saine dans l’écosystème”.

Autre problème, certains projets comme Celestia ont autorisé les fonds de capital-risque à staker leurs tokens (en vesting), ce qui leur permet de vendre régulièrement leurs récompenses et donc d’exercer une pression vendeuse. “Avec un rendement annuel à 10 % sur de grosses positions, cela fait énormément d’argent qui se retrouve déversé sur le marché”, déclare Adrien Faguet qui note que la quasi-totalité des projets Cosmos “ont fait la même erreur”.

Quels sont les meilleurs projets de l’écosystème Cosmos ?

Osmosis : c’est le DEX principal de cet écosystème. Environ 4,5 milliards de dollars ont été échangés en 2023 pour un revenu global estimé à 8 millions. En comparaison, Uniswap a enregistré 450 milliards de dollars sur la même période dans l’écosystème Ethereum.

dYdX : c’est le premier grand projet qui a basculé d’Ethereum (exactement depuis Starkware) vers Cosmos. Depuis octobre 2023, son volume d’échange cumulé a atteint 166 milliards de dollars. Il a redistribué 32 millions de dollars sous forme d’USDC aux stakers de son token.

Celestia : ce projet (lire notre analyse) propose aux blockchains (tout écosystème confondu) de gérer la disponibilité des données à leur place. Il n’en est qu’à ses débuts, mais sa promesse est très importante. Arbitrum Orbit, AltLayer Axelar ou Berachain travaillent déjà dessus.

Cronos PoS : “C’est une blockchain purement Cosmos sur laquelle est gérée la gouvernance du token CRO. Elle sert notamment à faire du paiement et du trading de NFT de manière custodial sur Cryptocom”, indique Ken Timsit. Cronos PoS a enregistré plus de 37 millions de transactions depuis son lancement.

Akash : ce marché open source cible vise à démocratiser le cloud computing en fournissant des services plus flexibles. “Le cas d’usage est là avec l’IA et le cloud computing, les gens peuvent trouver un moyen d’utiliser leurs vieilles cartes graphiques”, note Adrien Faguet.

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