Comprendre - Article 1
Une évolution naturelle face aux défis du jeu vidéo moderne
Comprendre - Article 2
Un secteur qui pèse très lourd dans l’industrie du divertissement
Comprendre - Article 3
Les atouts du gaming Web3
Comprendre - Article 4
Les challenges du gaming Web3
Comprendre - Article 5
L’évolution des modèles économiques du gaming
Enjeux - Article 6
Des nouveaux modèles innovants permis par la blockchain
Enjeux - Article 7
Sorare, le symbole de tout un secteur
Enjeux - Article 8
Brian O’Hagan (Sorare) : “Il y a eu une énorme inflation des droits d’image en 2021-2022”
Enjeux - Article 9
Constantin Garreau (Stables) : “C’est bien pour PMU de prendre des risques”
Enjeux - Article 10
Gaming Web3 : un écosystème florissant
Enjeux - Article 11
Au-delà de Sorare, 5 jeux qui ont marqué les esprits
Enjeux - Article 12
Julien Bouteloup (BlackPool) : “Les fantasy games ont le modèle le plus adapté au Web3”
Enjeux - Article 13
Sébastien Borget (The Sandbox) : “Il faut se concentrer sur des expériences de jeu attrayantes”
Perspectives - Article 14
Abstraction de compte : la solution miracle pour le grand public ?
Perspectives - Article 15
Jérôme de Tychey (Cometh) : “Nous avons développé des solutions pour le grand public”
Perspectives - Article 16
Jonum : un cadre réglementaire pour expérimenter
Perspectives - Article 17
William O’Rorke (ORWL Avocats) : “Tout le monde ne pourra pas devenir Jonum”
Perspectives - Article 18
La position des géants du gaming traditionnel
Perspectives - Article 19
Nicolas Pouard (Ubisoft) : “Nous explorons en conditions réelles”
Perspectives - Article 20
Conclusion & remerciements : Jouer doit rester un plaisir !

Sorare, le symbole de tout un secteur

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Sorare, le symbole de tout un secteur

Sorare se démarque incontestablement comme la start-up “crypto” la plus reconnue auprès du grand public. Cette plateforme de fantasy games, basée sur la blockchain, offre principalement une collection de cartes de football numériques, évoquant le concept des cartes Panini, tout en proposant un jeu stratégique basé sur les performances réelles des joueurs de football.

L'année 2021 a été marquée par une levée de fonds impressionnante de 640 millions d'euros, portant sa valorisation à 4,1 milliards d'euros. Un record pas encore, à ce jour, battu dans la French Tech.

Cette somme colossale place une immense responsabilité sur les épaules du PDG, Nicolas Julia, et de ses 160 employés, les hissant au rang de symboles du secteur des actifs numériques, particulièrement aux yeux des autorités. Sorare a pris une telle place que la loi censée créer un cadre pour les jeux Web3 (la loi Jonum) a été rebaptisée par certains "loi Sorare".

Le concept de Sorare est simple : grâce à la technologie blockchain, la société garantit l'unicité, la traçabilité et l'authenticité de chaque carte, ce qui confère ainsi une valeur concrète aux collections et garantit aux joueurs la propriété exclusive de leurs articles. De plus, ces cartes peuvent parfois être revendues avec une plus-value.

Droits d’image des sportifs payés à prix d’or

Sur le plan économique, Sorare a adopté une double stratégie : tirer profit de la vente initiale des cartes et percevoir une commission de 5% sur les reventes. En se concentrant initialement sur le football, un sport suivi mondialement, Sorare a réussi à attirer un public diversifié, allant des passionnés de football aux investisseurs crypto. La start-up a ensuite élargi son offre en incluant le baseball et le basketball (NBA) pour conquérir le marché américain.

Toutefois, l'exploitation des droits d'image des sportifs a un coût considérable, comme en témoigne l'accord signé avec la Premier League anglaise en 2022, évalué à 35 millions d'euros par saison, selon Sky News. Un gouffre financier, même si de nombreux contrats sont en cours de renégociation depuis le ralentissement du marché des NFTs.

"Sorare a fait le choix de s’attaquer à des sports très populaires, notamment aux États-Unis, cela coûte très cher lorsqu’on souhaite conquérir de nouveaux marchés", souligne Julien Bouteloup, qui possède de nombreuses cartes Sorare via BlackPool, un fonds spécialisé dans les NFTs.

Malgré le fait que Sorare revendique plus de trois millions d'utilisateurs inscrits, sa base active est plus restreinte. Environ 72.000 utilisateurs uniques ont joué avec des cartes payantes en septembre 2023, selon Sorare Data. 172.000 ont joué au moins une fois dans une compétition gratuite.

Sur le plan financier, Sorare a généré 4,9 millions d'euros en septembre 2023 grâce à la vente de cartes sur le marché primaire, en plus de commissions prélevées sur les ventes de 10,8 millions d'euros sur le marché secondaire.

"Sorare génère plus ou moins la même chose qu’à ses débuts, mais la taille des équipes a été multipliée par dix et les coûts d’acquisition ont explosé, forcément l’activité est beaucoup plus difficile à maintenir", fait remarquer Julien Bouteloup.

Limiter son exposition aux cycles des cryptos

Alors que le prix des cartes atteignaient parfois plusieurs centaines de milliers d'euros lors de la flambée des NFTs entre 2020 et 2022, cette tendance s'est aujourd'hui considérablement contractée. La start-up doit désormais s'adapter à un marché plus raisonnable et continuer d’élargir sa base d’utilisateurs. Sauf que Sorare demeure étroitement lié aux cryptomonnaies…

L'entreprise travaille activement pour s’en démarquer et a beaucoup œuvré pour la simplification d’accès à son jeu. Depuis août 2023, il est par exemple possible d'acheter des cartes Sorare avec une simple carte bancaire, à la place de cryptomonnaies, éliminant ainsi les obstacles dans l'expérience utilisateur. “C'est probablement la voie à suivre pour élargir son public”, déclare Nicolas Pouard, directeur du laboratoire d'innovations d'Ubisoft.

Il est devenu évident que Sorare, après avoir connu un premier succès, doit maintenant évoluer pour pérenniser son business model. Bien que la technologie blockchain ait joué un rôle crucial dans son attrait initial, l'entreprise doit désormais élargir ses horizons au-delà de cette niche pour consolider sa position dans l'industrie du sport et des jeux.

Activité en septembre 2023 (source Podium/Sorare Data) :

  • Joueurs actifs : 72.000
  • 550.881 cartes échangées
  • 44.122 acheteurs de cartes distincts
  • 4,9 millions d’euros de cartes vendues sur le marché primaire
  • 10,8 millions d’euros de cartes vendues sur le marché secondaire
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