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Bilan - Article 2
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Bilan - Article 3
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Bilan - Article 4
Les personnalités qui ont marqué l’année 2023
Bilan - Article 5
Les projets qui ont brillé en 2023
Bilan - Article 6
Cartographie de l’écosystème crypto en 2023
Perspectives - Article 7
Les grandes tendances crypto de 2024
The Ocean - Article 8
The Ocean : une plateforme de confiance au service de l’écosystème

Les projets qui ont brillé en 2023

Les projets qui ont brillé en 2023

Angle Protocol, le phénix

Si l’on revient quelques mois en arrière, on aurait difficilement imaginé qu’Angle Protocol parvienne à se hisser au rang des projets ayant marqué l’année positivement. Et pourtant. Le protocole spécialisé dans l’émission du stablecoin agEUR s’est relevé malgré le hack en mars d’Euler, un outil externe qu’il utilisait pour faire fructifier sa réserve.

Le projet piloté par le Français Pablo Veyrat (récompensé par le prix de jeune talent de l’année aux The Big Whale Awards 2023) a inversé la tendance en récupérant la totalité de ses avoirs et en lançant de nouveaux produits. Mi-septembre, Angle a lancé un nouveau placement basé sur des obligations d’État tokenisées. Ici, tout fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Tout est régi par le code. Il n’y a pas besoin de faire confiance à quiconque pour tirer le meilleur parti du produit ou récupérer son collatéral. Uniquement à des smart contracts audités.

Base, la blockchain de Coinbase

On ne compte plus le nombre de layers 2 d’Ethereum, des solutions de scalabilité qui se branchent sur la blockchain principale pour la décharger de certaines opérations afin d’améliorer la scalabilité, mais Base est un nouvel acteur à prendre au sérieux. Développé par la plateforme d’échange Coinbase (à partir de la technologie d’Optimism), ce rollup s’est hissé en seulement quatre mois sur le podium d’une catégorie qui compte une trentaine de projets (675 millions de dollars de valeur immobilisée et 4% de part de marché).

Si beaucoup d’utilisateurs spéculent sur le fait qu’un token sera lancé sur cette blockchain (les frais sont payés en ETH), Coinbase a plusieurs fois déclaré qu’un tel projet n’était pas d’actualité. On peut considérer que ce n’est pas une ruse car la plateforme d’échange américaine ne souhaiterait pas se mettre à dos le régulateur financier américain qui fait la chasse aux tokens proposés aux citoyens de son territoire.

Blur, le tueur d’OpenSea

Lancée à la toute fin de l’année 2022, la marketplace Blur a très rapidement pris le dessus sur Opensea qui concentrait jusqu’à présent la grande majorité des ventes de NFT dans le monde. La plateforme repose sur deux concepts originaux : il n’y a aucune commission prélevée lors des échanges et les royalties des artistes sont optionnelles : c'est à l'acheteur de choisir s’il souhaite les accorder. Sur le mois de novembre 2023, Blur concentrait 69% des volumes de NFT vendus dans le monde, contre 23% pour Opensea.

Blur a profité d’une stratégie beaucoup plus agressive grâce à son token qui a été largement distribué à ceux qui utilisaient ses services. Une option qu’Opensea n’a pas encore explorée et ne risque pas de faire à moins de quitter son pays d’origine. Installée à New York, la start-up ne peut prendre le risque de lancer un token sans susciter l’ire du régulateur financier américain qui pourrait poursuivre l’entreprise. Blur est quant à lui un projet décentralisé, même si son créateur est américain.

CoinVertible, la voie royale après MiCA

Le stablecoin CoinVertible ne pèse encore que 10 millions d’euros, mais il est promis à un bel avenir dans la mesure où les projets répliquant la monnaie européenne ne sont pas légion et où il manque des standards permettant de répondre aux exigences des acteurs institutionnels. Le EURCV de SG-Forge, la filiale blockchain de Société Générale, a été conçu dans ce but.

Lancé au printemps auprès d’entités validées par la banque, l’EURCV s’est ouvert en décembre aux utilisateurs de la plateforme d’échange luxembourgeoise Bitstamp, même s’il n’est pas encore possible d’en détenir sur son wallet personnel. Ce projet pourrait être le grand gagnant de l’entrée en vigueur du règlement MiCA en 2024 qui impose aux émetteurs de stablecoins d’obtenir des licences qui s’inspirent du secteur bancaire.

dYdX, pour s’affranchir des contraintes réglementaires

dYdX est une plateforme de trading de cryptomonnaies décentralisée qui permet aux utilisateurs de trader des produits dérivés. Elle offre des fonctionnalités avancées telles que le trading avec effet de levier et les contrats à terme.

Le projet a marqué l’année en migrant fin novembre d’Ethereum vers Cosmos, ce qui lui permet de créer sa propre blockchain. Les détenteurs de son token peuvent désormais le staker pour participer à la sécurisation du protocole et toucher les revenus générés par les frais (plus de 500.000 dollars ont été redistribués au bout de trois semaines). Ce fonctionnement pourrait empêcher les régulateurs de requalifier les tokens comme des titres financiers traditionnels car cela se distingue d’un revenu passif.

EIP-4337, la technologie pour démocratiser l’accès

Adopté en mars, l’EIP-4337 est le concept retenu et mis en œuvre par l’écosystème Ethereum pour démocratiser l’account abstraction au sein du réseau. Grâce à cette solution, les utilisateurs de la blockchain peuvent se munir d’un “smart account”, un wallet sous forme de smart contract permettant de simplifier et d’améliorer son utilisation, notamment en gommant l’usage de la clé privée.

Ce standard résulte de plusieurs années de réflexion et d’expérimentation, qui ont réuni de nombreux acteurs de l’écosystème (Ethereum Foundation, Alchemy, Infinitism, OpenZeppelin,etc.). Il est un exemple de la collaboration qui découle de la décentralisation d’Ethereum au service de ses utilisateurs. Son adoption grandissante va changer la façon dont nous interagissons avec la blockchain.

Lido, la DAO qui domine le staking d’Ethereum

Si vous demandez aux détracteurs d’Ethereum ce qu’ils pensent de Lido, ils diront que c’est une entité qui a pris le contrôle du protocole. Mais si vous vous adressez à ses partisans, beaucoup diront que Lido a empêché les grandes entreprises d’exercer leur influence sur la deuxième plus grosse blockchain du secteur. Tous seront néanmoins d’accord sur une chose : Lido est un énorme projet très structurant.

Responsable de 32% des actifs qui sécurisent Ethereum, Lido est actuellement le plus gros projet de la finance décentralisée (20 milliards de dollars sous gestion). Il permet à quiconque de protéger le réseau, alors que le dispositif était initialement réservé à ceux qui étaient en mesure de réunir au moins 32 ETH. Bien que la communauté Lido s’empêche de franchir le cap fatidique des 33% d’actifs stakés qui lui permettrait d’influencer certaines décisions sur la blockchain, les détenteurs de son token LDO ont entre leurs mains une partie de l’avenir d’Ethereum.

Liquity, le stablecoin inarrêtable

Né en 2021, le stablecoin LUSD s’est développé dans un certain anonymat jusqu’à rencontrer un succès imprévu au printemps dernier au moment où les stablecoins les plus solides subissaient les affres de la crise bancaire américaine (car de nombreux stablecoins ont leurs réserves dans des banques américaines ou en sont dépendants). Le LUSD est uniquement généré par le dépôt de ETH.

Ce qui distingue Liquity des autres protocoles de prêt (contre l’émission d’un stablecoin), c’est son taux d'intérêt de 0% sur les emprunts et son ratio de garantie minimum très faible (110%), rendant les prêts plus accessibles et moins coûteux pour les utilisateurs (mais plus sensibles aux liquidations). Le protocole est également configuré pour fonctionner de manière autonome sans intervention humaine. Personne ne peut modifier ou mettre à niveau les contrats et personne ne dispose d’un accès spécial.

Privy, pour embarquer les utilisateurs avec les codes du Web2

S’il est admis que la plus grande difficulté pour attirer le grand public dans le Web3 se concentre autour du wallet, la start-up new-yorkaise Privy a probablement apporté la solution la plus pertinente pour y remédier. Grâce à elle, on peut gérer l’accès à un wallet avec un e-mail ou le compte d’un réseau social (Google, Facebook, etc.). Exactement comme n’importe quel compte utilisateur sur une application web.

Privy se targue de traiter plusieurs millions de transactions chaque mois et d’avoir intégré plus d’un million d’utilisateurs sur des produits on-chain dans divers secteurs. L’entreprise a levé 18 millions de dollars auprès des célèbres fonds de capital-risque Paradigm et Sequoia. Privy a eu l’occasion de briller en étant intégré à Friend.tech, une expérience sociale typiquement Web3 qui a attiré près d’un million d’utilisateurs depuis août dernier.

Rabby, le wallet qui supplante l’ogre MetaMask

Il existe pléthore de wallets sur ordinateur, mais Rabby est assurément la solution qui nous a séduits en 2023 (et même un peu avant). Beaucoup plus agréable à utiliser que MetaMask grâce à sa simplicité, il ne fait pas de compromis sur les fonctionnalités car on peut utiliser toutes les blockchains reposant sur la machine virtuelle d’Ethereum (même les récentes Linea et Base). En tout, Rabby supporte 68 protocoles.

On apprécie sa conception open source, sa capacité à switcher vers la bonne blockchain sans intervention de l’utilisateur, ses avertissements de sécurité en cas de transaction suspecte, ainsi que l’estimation de sa balance de tokens avant de réaliser une action. Seul point noir, l’absence d’une application mobile pour le moment. Mais son développeur DeBank travaille dessus.

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