ETF Ethereum : les immenses perspectives du staking
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L'introduction des premiers ETF Bitcoin aux États-Unis en janvier a marqué un tournant majeur dans le secteur financier. Désormais, l'attention se porte sur l'éventuelle arrivée des premiers ETF Ethereum à Wall Street. À ce jour, sept propositions ont été soumises, y compris par des acteurs majeurs tels que BlackRock, qui gère 9000 milliards de dollars d'actifs, ainsi que Fidelity et VanEck.
Bien que le calendrier de décision de la SEC, le régulateur financier américain, reste incertain, elle est contrainte par les procédures administratives de statuer sur le dossier VanEck au plus tard le 23 mai 2024. Cette situation représente une chance inouïe pour les fournisseurs de staking, étant donné que ces ETF sont susceptibles d'utiliser le staking pour valoriser leurs réserves, qui se chiffrent en milliards de dollars.
Laszlo Szabo, PDG de Kiln, partage cet enthousiasme : “Nous discutons actuellement avec 90% des émetteurs d’ETF au sujet du staking. À la manière des émetteurs de stablecoins qui investissent leur réserve en dollars dans des bons du Trésor américain, les émetteurs d’ETF pourraient utiliser une partie de leur réserve d'ethers en staking pour bénéficier des récompenses. Je pense que ce système sera central dans leur modèle économique.”
En Europe, où la réglementation est plus souple à ce sujet, des produits similaires exploitent déjà ce concept. Des entreprises comme CoinShares, 21Shares et WisdomTree offrent des ETC qui placent une partie de leurs fonds en staking. Jérôme Castille, responsable de la conformité chez CoinShares en France, souligne : “C’est avantageux pour les investisseurs car cela contribue à faire baisser les frais de gestion annuels.”
Deux défis : liquidité et réglementation
Cependant, la liquidité demeure un défi pour ces produits financiers innovants. Les fonds en staking doivent respecter un délai avant d'être récupérés, ce qui limite la possibilité de staker l'intégralité des réserves. “La seule solution pour staker 100% de la réserve est le liquid staking. Cependant, avec des outils comme Lido, cela pose un problème pour le régulateur, car ce système repose sur la mise en commun des actifs à l'échelle mondiale”, explique Laszlo Szabo. Il prévient que cela pourrait mélanger les ethers de VanEck avec ceux d'utilisateurs d'autres pays, compliquant la régulation par la SEC.
Pour surmonter ce défi, Kiln a développé un validateur NFT, une tokenisation d'un validateur, qui garantit que les fonds qui y sont déposés appartiennent exclusivement au gestionnaire d’actifs. “C’est une solution élégante pour les institutionnels, mais l’approbation par la SEC du staking à partir des réserves des futurs ETF est encore largement incertaine”, tempère Stanislas Barthélémi, expert crypto chez KPMG. “C’est un niveau de complexité beaucoup plus important du point de vue d’un régulateur.”
Il est important de noter que la SEC a mis près de 9 ans à accepter les ETF Bitcoin, dont le fonctionnement est relativement simple comparé aux mécanismes du staking. Bien que le staking semble être une option naturelle à terme, le chemin pour y parvenir sera probablement long et semé d'embûches.