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TBW #65 : Twitter est cassé

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TBW #65 : Twitter est cassé

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Retrouvez toutes les informations de la 65ème newsletter Premium de The Big Whale.

Bonjour les Whales et bienvenue aux petits nouveaux qui viennent de nous rejoindre dans l’édition Premium !

L'édito de Raphaël Bloch

Twitter est cassé 😤

Depuis son rachat par Elon Musk, tout le monde espère que Twitter va redresser la barre, mais il faut désormais se rendre à l’évidence : ce qui a été vendu fin 2022 comme une grande transformation est en réalité un immense saccage.

Chaque jour, ou presque, le réseau social perd en qualité. L’expérience utilisateur est mauvaise, les changements incessants dans l’algorithme rendent le suivi de l’information presque impossible, sans même parler du système des abonnements payants qui, faute d’avoir été pensé en amont, tourne au gag…

Twitter ne va évidemment pas disparaître du jour au lendemain (Grégory ne s’en remettrait pas 😅), mais il est désormais difficile d’imaginer qu’il conservera sa place sur le partage d’informations en ligne.

La grande question est de savoir qui va le concurrencer, voire le remplacer à plus long terme. Est-ce que ce sera le nouveau réseau social de Mark Zuckerberg, “Threads”, qui sort aujourd’hui aux États-Unis, ou alors est-ce que l’avenir appartient à des réseaux sociaux plus décentralisés comme Nostr, Bluesky ou Lens ?

Chez The Big Whale, nous sommes convaincus que les réseaux sociaux décentralisés, qui permettent de détenir son compte, ses données, et qui évite de dépendre d’une seule personne (coucou Elon), sont l’avenir. Nous avons un compte sur Lens (ajoutez-nous 👋).

Reste la question de l’usage et de l’accessibilité de ces réseaux sociaux 3.0 qui doivent encore être améliorés. Mais à la vitesse à laquelle Twitter se dégrade, Lens passera bientôt pour un modèle du genre. Merci Elon !

The Big News_

Rédigé par Raphaël Bloch

Nos informations exclusives 🗣

👉 Aura : la secrétaire générale sur le départ

Une page est en train de se tourner chez Aura Blockchain Consortium. Selon nos informations, la secrétaire générale de l’association, Daniela Ott, est sur le départ.

Nommée en juin 2021, Daniela Ott, qui n’a pas réagi à nos sollicitations, a contribué au développement d’Aura qui a été lancé en 2019 par LMVH avec l’aide de Consensys. Le projet a ensuite été rejoint par quatre autres membres fondateurs : Prada, Cartier, et plus récemment OTB Group (Diesel, Maison Margiela, etc) et Mercedes 🚘.

L’objectif d’Aura, qui travaille essentiellement avec des prestataires externes, est de fournir des solutions Web3 aux acteurs du luxe. L’industrie du luxe est l’une des plus dynamiques sur le sujet (lire notre dossier).

Aujourd’hui, plus d’une dizaine de grandes marques travaillent avec Aura, dont le siège est à Genève, sur des projets basés sur des blockchains privées. C’est d’ailleurs l’une de ses principales critiques : Aura ne développe aucune solution réellement décentralisée. Son principal concurrent est le français Arianee.

Est-ce que ce départ est motivé par une divergence stratégique ou des envies d’ailleurs ? Nous n’avons pas encore la réponse 👀.

The Big Report_

Rédigé par Grégory Raymond

DeFi : Comment Morpho prépare sa mue

Alors que l’industrie tourne au ralenti, Morpho est l’un des rares protocoles de finance décentralisée (DeFi) à avoir le vent en poupe. L’application, symbolisée par un papillon, est bientôt prête pour sa grande métamorphose. 🦋

C’était il y a un an pile. Au milieu du mois de juillet, le français Morpho annonçait une levée de fonds de 18 millions de dollars, battant le record de la plus grosse levée de fonds pour un projet étudiant. Le record était jusque-là détenu par un certain... Mark Zuckerberg avec Facebook.

Depuis, il s’est passé beaucoup de choses dans le Web3, notamment avec la chute des marchés, mais Morpho a continué de se développer.

Aujourd’hui, le projet spécialisé dans la finance décentralisée, qui a, entre-temps, obtenu le prix de l’innovation de l’année lors des Web3 Awards de The Big Whale, peut se targuer d’avoir attiré 860 millions de dollars de valeur immobilisée ("TVL" pour Total Value Locked) dans son protocole.

Le projet français est désormais le troisième acteur du lending (prêts), derrière les géants historiques du secteur Aave et Compound.

Son équipe est passée de 6 à 24 personnes en quelques mois et son influence ne cesse de progresser comme nous avons pu le constater en interrogeant les acteurs de l’écosystème. 💪

"Morpho est l’exemple qui montre qu’il est possible de réussir en DeFi en dépit du Bear market”, souligne Cyrille Pastour, cofondateur de Swaap, un teneur de marché décentralisé. “Ils ont réussi à mettre en œuvre une stratégie ingénieuse, qui s'est traduite par un développement rapide du protocole et une croissance impressionnante de la TVL”, insiste-t-il.

La proposition de valeur de Morpho est simple : l’application permet d’optimiser les taux d’emprunt et de prêt sur Aave et Compound, qui restent relativement inefficients. Pour les emprunteurs, les taux restent souvent trop élevés, et vice-versa. Morpho se “branche” sur Aave et Compound pour améliorer cette situation.

“En ce moment vous pouvez emprunter de l’USDC sur Morpho avec un taux de 3,3% et faire rémunérer votre garantie en ETH à 2,3%, alors que Aave propose respectivement des taux de 3,8% et 1,3%”, se félicite son cofondateur Paul Frambot. 💰

“Morpho répond à une vraie demande du marché”, confirme Stanislas Barthélémi, expert crypto pour le cabinet KPMG.

Un protocole qui ne gagne pas d’argent

En dépit de son succès, Morpho n'a généré jusqu'à présent aucun revenu. Et pour cause, l'application n’applique aucun frais 😅.

Morpho Labs, la start-up qui développe le protocole, n’a pas gagné le moindre centime depuis sa création, alors qu’elle voit passer des centaines de millions de dollars dans le système.

Cette décision est un choix de l’équipe qui mise sur son offre imbattable - il n'y a pas de frais - pour croître très vite. “Morpho pourrait gagner des millions de dollars, mais nous sommes davantage focalisés sur le long terme”, assume Paul Frambot. ⏳

“Les utilisateurs actuels de la DeFi ne sont pas notre vraie cible”, insiste l’ingénieur qui vise les institutionnels (banques, fonds et autres) et prévient que "l’éventuelle" activation de frais ne devrait pas voir le jour avant “plusieurs années”, le temps que la DeFi soit plus massivement adoptée.

En cela, le modèle de Morpho se rapproche de celui d'Uniswap, leader incontesté des Exchanges décentralisés (DEX) depuis 2018, qui n’impose, lui non plus, toujours pas de frais après des années d'activité.

“Uniswap n'a pas besoin d'argent, ils préfèrent privilégier la croissance et l'efficacité du protocole plutôt que d'en extraire de la valeur. L'objectif d'Uniswap semble désormais d'être à la fois compétitif et compatible avec la finance traditionnelle, pas simplement la DeFi”, insiste Paul Frambot, proche d’Hayden Adams, le créateur d’Uniswap.

Morpho est dans une situation similaire grâce à sa levée de fonds de 2022 avec plusieurs gros investisseurs, parmi lesquels le prestigieux fonds de capital-risque américain a16z. 🤑

Morpho a donc de quoi voir venir, même si ses dépenses en matière de sécurité sont colossales : pour réaliser tous ses audits, notamment sur la sécurité, le projet a déjà dépensé plusieurs millions de dollars. Les résultats sont toutefois là : Morpho a été noté 98/100 par DeFi Safety, qui est un outil de référence pour mesurer le niveau de sécurité d’un protocole. C’est à ce jour la meilleure note attribuée par DeFi Safety. 🔬

"À l’instar de Swaap, Morpho investit de manière significative dans la sécurité et la recherche”, souligne Cyrille Pastour. “Ces investissements ne sont pas seulement bénéfiques pour Morpho, mais aussi pour toute l’infrastructure DeFi qui va progressivement s’ouvrir au système financier traditionnel.”

L’objectif : dépasser les inefficiences d’Aave

Si Morpho s’est toujours présenté comme un moyen d’optimiser des solutions de lending, le projet n’a jamais caché ses ambitions à plus long terme : développer son propre outil et ne plus passer par des “partenaires” comme Aave pour trouver de la liquidité.

🔴 Selon nos informations, cette éventualité devrait se matérialiser dans les prochaines semaines.

“Nous sommes les premiers fans d’Aave, mais le projet a ses limites et nous innovons pour offrir d’autres solutions”, martèle Paul Frambot.

Quel impact un tel changement pourrait-il avoir sur Aave et les autres acteurs de la DeFi ? Difficile de le savoir. “Le risque pour eux est d’être contourné, même si la taille et la réputation d’Aave en font un acteur de premier plan”, explique Brice Berdah, expert en finance décentralisée et chef de la file de la communauté DeFi France.

Ce dernier trouverait plus crédible que Morpho se positionne comme un agrégateur de plateformes de lending pour proposer et exécuter des prêts dans les meilleurs conditions du marché à partir des solutions existantes.

“C’est exactement ce que fait Paraswap qui agrège tous les DEX pour offrir les meilleures conditions d’échange à un instant donné”, explique Brice Berdah.

“C’est naturel de vouloir s’attaquer au leader du secteur”, indique de son côté Stanislas Barthélémi, qui souligne toutefois qu’il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre. “Ce n’est pas encore totalement acquis qu’il y a une demande suffisante pour un nouveau compétiteur de ce genre”, juge le consultant. 🤔

Du côté d’Aave, on joue la carte de la complémentarité. Pour Marc Zeller, en charge d’AaveChan, une plateforme de délégation au sein de la gouvernance d’Aave, “la DeFi est utilisée par moins de 1% de la finance. Morpho la rend plus attractive et c’est une bonne nouvelle pour l'écosystème en général”.

Contacté par The Big Whale, le créateur d’Aave Stani Kulechov n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

“Courtiers décentralisés” contre “protocoles réels”

L’équipe de Morpho semble néanmoins en train de préparer les esprits à la "bataille" à venir ⚔️.

Régulièrement, les responsables du projet pointent les performances moyennes d’Aave ou Compound, qui proposent des taux moins intéressants, et la relative inefficience du capital de ces mêmes plateformes ; cette inefficience s'exprime à travers le ratio (plus ou moins intéressant) entre la capacité d'emprunt et la garantie qu'il faut déposer.

Dans un billet de blog publié le 30 juin, Paul Frambot explique, par exemple, que les principales plateformes de lending seraient davantage des “courtiers décentralisés” plutôt que de réels protocoles. 📣

“Je définis les courtiers décentralisés comme des plateformes DeFi qui permettent des interactions financières directes, mais nécessitent des interventions humaines actives pour fonctionner correctement”, explique Paul Frambot.

Il souligne notamment qu’Aave a 1200 paramètres de risque qui sont régulièrement mis à jour par sa gouvernance. Ces paramètres s’appliquent sur la centaine de marchés proposés par Aave et sur les 8 blockchains compatibles avec le protocole.

“Ce système a un coût délirant qui pèse sur les détenteurs du token AAVE”, souligne un expert.

“Pour réussir à gérer tous ces paramètres, Aave paie des millions de dollars des experts en risque comme Gauntlet ou Chaos Labs”, indique Paul Frambot. “Chaque jour, la DAO vote à 100% les nouveaux paramètres proposés par Gauntlet, alors que le calcul de ces derniers est totalement close source”, insiste-t-il.

“Avec ce système, personne n’est capable de dire si Aave est en sécurité sans faire confiance à des tiers”, glisse Paul Frambot. 😬

Ce modèle est présent dans la plupart des grands noms de la DeFi. Cela nécessite que des membres de la DAO surveillent et mettent à jour quasi-quotidiennement les données.

Cela s’oppose ainsi aux protocoles “réels” qui ne nécessitent pas de faire confiance à autrui et “qui ont le potentiel de former une base sur laquelle les produits financiers peuvent être construits”, estime Paul Frambot, qui livre ainsi quelques indices sur le fonctionnement d’une nouvelle version de Morpho…

Mais est-ce aussi simple ?

“Créer un marché de prêt/emprunt n'est pas aussi facile que de créer une pool de liquidité sur Uniswap”, tempère Stanislas Barthélémi de KPMG. “Il faut vérifier que la liquidation fonctionne, que les actifs choisis en garantie aient des paramètres de collatéralisation en ligne avec la liquidité, qu’on trouve de la concentration et de la profondeur de marché de chaque actif”, ajoute-t-il.

Morpho sera-t-il capable de le faire ? Réponse d’ici quelques semaines…

BT

🎙 Cliquez ici pour réécouter le Big Talk et tout connaître des conditions de marché actuelles (attention quelques soucis techniques liés à Twitter pendant l'enregistrement)

The Big Focus_

Rédigé par Konohime

"Ekos" : La collection NFT du mois de juillet

NFT

Chaque mois, The Big Whale analyse une collection émergente de NFTs.

Pour cette troisième édition, nous avons choisi de nous pencher sur “Ekos” une collection lancée par le fondateur des studios… Marvel.

La suite est disponible sur le site de The Big Whale 🐳­

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