TBW #55 : The Big Whale lance "The Ocean"
Retrouvez toutes les informations de la 55ème newsletter Premium de The Big Whale.
THE BIG NEWS
Nos informations exclusives 🔥
👉 Deblock a levé 12 millions de dollars 👀
Est-ce parce qu’ils étaient déçus par les ambitions crypto de Revolut ? Plusieurs anciens salariés de la fintech britannique ont lancé il y a quelques mois Deblock, une sorte de néo-banque crypto.
L’application n’est pas encore disponible, mais l’équipe s’est donné les moyens de ses ambitions puisqu’elle a levé, selon nos informations, 12 millions de dollars 💰.
Le tour de table a été bouclé il y a quelques mois. Plusieurs fonds comme Hoxton, 20VC et Kraken Ventures ont investi dans la start-up franco-britannique. Plusieurs figures de l’écosystème français, comme Thomas France (co-fondateur Ledger) et Nicolas Julia (co-fondateur Sorare) sont également investisseurs.
Le but de Deblock, qui devrait être disponible d’abord en France au troisième trimestre, est d’offrir une application bancaire avec un système de wallet crypto non custodial (c’est-à-dire que vous serez la seule personne à avoir le contrôle sur vos fonds) en plus d’un compte courant classique (doté d’un IBAN). Ce système est censé permettre de passer du monde crypto au monde fiat (euro) sans trop de frictions.
La start-up veut également lancer une carte de paiement.
Fondée par Jean Meyer (ex-Head of crypto de Revolut), Aaron Beck (ex-Revolut), Mario Alebicto (ex-Ledger et Revolut), et Adriana Restrepo (ex-COO de Revolut) qui les a rejoints fin 2022, Deblock a déposé plusieurs dossiers pour obtenir des licences en France et au Royaume-Uni. Ces licences concernent celles de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) et d’établissement de monnaie électronique.
THE BIG REPORT
Worldcoin, le mystérieux projet crypto de Sam Altman
Par Grégory Raymond (à Paris)
Peu connu du grand public, le projet Worldcoin, porté par le cofondateur d’OpenAI, fait de plus en plus parler de lui. The Big Whale a mené l’enquête.
Comment définir Worldcoin, un projet dont l’ambition est au moins aussi grande que le flou qui l’entoure ?
Pour la plupart des spécialistes que nous avons interrogés dans le cadre de cette enquête, beaucoup s’accordent pour le présenter comme une sorte de “protection” face aux progrès fulgurants de l’intelligence artificielle.
La suite est disponible sur le site de The Big Whale 🐳
THE BIG FOCUS
Le règlement MiCA va être définitivement adopté
Par Inbar Preiss (à Bruxelles)
Les députés européens doivent voter ce jeudi la dernière version de MiCA, qui va donner un cadre aux cryptos en Europe. The Big Whale revient sur ce que ce texte va changer (ou pas) pour le secteur.
C’est l’épilogue d’un très long dossier. Après plus de deux ans de débat, le Parlement européen doit définitivement adopter ce jeudi après-midi la réglementation MiCA (Markets in Crypto-Assets) qui va donner à l’Union européenne un cadre pour les crypto-actifs.
Les députés européens doivent voter en cession plénière (chaque mois) au Parlement de Strasbourg. “Ce vote sur la régulation crypto est l’aboutissement d’un long processus”, a souligné hier, lors des débats en séance, le député Stefan Berger (parti populaire européen, droite), qui a mené les négociations sur MiCA du côté du Parlement européen.
“L’Union européenne n’avait pas de règles pour protéger les consommateurs contre certaines dérives. Désormais, il y a des outils”, a-t-il ajouté.
Le texte de MiCA est prêt à être voté depuis six mois, mais il a été repoussé à deux reprises à cause de problèmes de traduction. Le texte de 556 pages devait être traduit dans 24 langues et avec un vocabulaire crypto, parfois un peu technique 😅.
Qu’est-ce que MiCA couvre exactement ?
Même s’il ne couvre pas tout, le spectre du texte est relativement large.
Il concerne les plateformes cryptos qui devront être agréées (sur le modèle de ce qui a été mis en place en France). Cet agrément, qui est “passeportable” dans tous les pays de l’EU, va avoir un impact sur toutes les entreprises qui fournissent des services sur actifs numériques dans l’espace de l’UE.
“MiCA va permettre aux acteurs cryptos d’avoir de la visibilité et la capacité de se développer, tout en garantissant aux consommateurs une certaine sécurité”, a expliqué hier la commissaire européenne aux Services financiers, Mairead McGuinness.
L’autre point important de MiCA concerne les stablecoins, qui sont distingués en deux catégories. La première est celle des “e-money tokens”, c’est-à-dire les stablecoins classiques qui sont basés sur une seule monnaie comme l’euro.
La seconde catégorie est celle des “asset-referenced tokens”, c’est-à-dire des stablecoins basés sur un panier de monnaies fiat. Les obligations pesant sur ces stablecoins ne sont pas les mêmes et doivent être définis progressivement par l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) et l’autorité bancaire européenne (EBA).
Les stablecoins non indexés sur l’euro seront limités en termes de volumes. La jauge est fixée à 250 millions de dollars de volumes quotidiens, mais ne tient pas compte des volumes faits uniquement pour du trading. Autrement dit, seuls les opérations pour l’achat de produits et de services seront comptabilisées.
À l’inverse, les acteurs décentralisés, comme les protocoles de DeFi, ne sont pas concernés par MiCA. C’est également le cas des plateformes NFTs, qui vont faire l’objet d’une régulation propre. Les travaux à ce sujet ont déjà commencé au Parlement européen.
À quoi s’attendre pour la suite ?
Après le vote, qui est censé être une formalité, le texte sera publié au Journal officiel de l’Union européenne, normalement au mois de juin. Cette procédure est cruciale parce que c’est à partir de cette date que va démarrer la période transitoire pendant laquelle l’industrie - et les États - devront s’adapter à la nouvelle régulation avant qu’elle ne devienne obligatoire.
- La période de transition pour les stablecoins est de 12 mois
- La période de transition pour le reste de la législation est de 18 mois
Pendant cette période, l’ESMA et l’EBA vont devoir publier la “deuxième couche” de la régulation, c’est-à-dire les modalités précises d’application de MiCA, ainsi que les lignes directrices de leur doctrine en matière de supervision des cryptos - ces deux régulateurs le font déjà sur les services financiers et les banques.
Dans les mois qui viennent, l’industrie crypto et ses représentants (start-up, plateformes…), seront également amenés à faire des retours sur la régulation et les conditions de son application.
Comment les entreprises se préparent-elles ?
L’arrivée de MiCA est une échéance importante pour les entreprises du secteur. “Tous le monde va devoir s’y soumettre. Certaines entreprises sont prêtes ou n’auront pas de mal à s’adapter. D’autres auront plus de difficultés”, explique la consultante indépendante, Elizaveta Palaznik.
Les principaux obstacles pour les entreprises web3 sont : le contrôle de conformité, la mise en place de process internes, la protection des données et pour certaines entreprises, comme les plateformes d'échange, la capacité à lutter contre le blanchiment d’argent.
Cette édition a été préparée avec ❤️ par Raphaël Bloch et Grégory Raymond. The Big Whale est un média libre et indépendant. En nous soutenant, vous participez à son développement.
Avant d’investir dans un produit, l’investisseur doit comprendre entièrement les risques et consulter ses propres conseillers juridiques, fiscaux, financiers et comptables.