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Entreprises : comment intégrer de la crypto à sa trésorerie

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Entreprises : comment intégrer de la crypto à sa trésorerie

Entreprises : comment intégrer de la crypto à sa trésorerieEntreprises : comment intégrer de la crypto à sa trésorerie

Avec la remontée des cours, de plus en plus d'entreprises, de grande ou de petite taille, s'intéressent aux cryptos dans l'optique de diversifier leur trésorerie. Voici quelques conseils pour éviter au maximum le casse-tête.

La spectaculaire remontée des cours observée depuis le début de l'année, et plus largement depuis le mois d'octobre, pousse de nombreux chefs d'entreprise à s'intéresser aux cryptomonnaies dans l'optique de faire fructifier leur trésorerie.

"J'ai quasiment un rendez-vous par jour lié à ce type de demande. Il y a une vraie tendance qui se dessine depuis un mois et demi", confirme Houssen Issouf Aly, CEO et fondateur de Hodl Consulting, cabinet d'expertise comptable dont l'une des spécialités est la cryptomonnaie.

Aussi bien à court qu'à moyen terme, la cryptomonnaie a montré qu'elle pouvait s'avérer être plus performante que les actifs traditionnels. "D'autant plus que le travail de pédagogie commence à porter ses fruits. Beaucoup d'entreprises qui hésitaient à se lancer commencent à sauter le pas et veulent se placer sur le long terme", confirme Maxime Alazet, directeur des ventes et des opérations chez Coinhouse.

👉 Une question d'image

Si ce n'est évidemment pas un sujet pour les entreprises crypto-natives, la majorité des entreprises traditionnelles qui se lancent sont en grande majorité des PME ou des TPE.

"Ce type d'entreprise compose aujourd'hui l'immense majorité de nos clients corporate", précise Maxime Alazet. "Elles sont beaucoup plus flexibles à la fois en termes de prise de décision et de compte à rendre vis-à-vis de leurs actionnaires, contrairement aux grands groupes", remarque Maxime Alazet qui précise qu'aujourd'hui, 37% du chiffre d'affaires de Coinhouse est issu des entreprises.

Si la tendance est palpable, ce type d'investissement ne se proclame pas sur tous les toits, pour le moment. "Les cryptos ont parfois une image négative auprès du grand public. Dire publiquement que l'on y a investi même 2% de sa trésorerie pourrait me faire passer pour un hurluberlu. Je le considère clairement comme un risque pour la réputation de mon entreprise", explique ce patron de PME.

"Même si évidemment, nous sommes encore en phase d'étude, les cryptos apparaissent aujourd'hui comme incontournables pour diversifier sa trésorerie", confie à The Big Whale un représentant d'un grand groupe français coté au CAC40 qui s'intéresse notamment de près au staking sur Ethereum.

👉 Bitcoin (BTC) et ether (ETH) largement dominants

Sans surprise, la majorité des entreprises qui franchissent le pas se positionnent d'abord sur le bitcoin puis l'ether, la cryptomonnaie native du réseau Ethereum.

"De manière générale, une exposition avec un risque modéré se fera à partir d'un excédent de trésorerie et ne dépassera jamais 20% du montant total de la trésorerie", conseille Houssen Issouf Aly. "Quelqu'un qui n'est pas familier avec le secteur pourrait être tenté de parier sur des cryptos plus exotiques dans l’espoir de maximiser la plus-value, ce que je ne conseille évidemment pas si l'on est novice", avertit l'expert-comptable.

Du côté de Coinhouse, on abonde dans ce sens même si "certains clients commencent à se renseigner et même à se positionner sur des valeurs un peu plus risquées comme Aave ou Solana", précise Maxime Alazet.

Aussi bien pour des raisons de comptabilité que de temps, les gestions dynamiques sont pour le moment largement délaissées par les entreprises traditionnelles.

"Faire travailler sa crypto dans la finance décentralisée (DeFi) demande une connaissance avancée du secteur. Les clients qui viennent de se lancer confient déjà regarder les cours presque tous les jours lorsqu'ils investissent pour leur propre compte. C'est d'autant plus anxiogène lorsque c'est l'argent de votre société", sourit Houssen Issouf Aly.

En revanche, si être pourvoyeur de liquidité via un protocole de finance décentralisée (DeFi) pour générer des rendements n'est pas une solution à privilégier dans un premier temps, se tourner vers le staking d'Ethereum via des acteurs bien installés comme la start-up française Kiln ou une plateforme régulée peut s'avérer envisageable.

Dans la plupart des cas donc, il est conseillé de réaliser un investissement sur le long terme via un acteur régulé.

"Les plus aventureux peuvent placer une partie de leur trésorerie en crypto via une solution de hardware wallet comme Ledger. Même si on est garanti d'avoir un contrôle total sur ses fonds, on s'expose au vol ou à la perte de son mot de passe et donc à une perte de ses fonds", explique Sébastien Dérivaux, CEO de Steakhouse Financial, qui a comme particularité de ne pas avoir de compte bancaire classique.

👉 Le casse-tête de la comptabilité

"Pour les débutants, gérer une comptabilité impliquant de la crypto peut rapidement devenir un casse-tête", avertit Sébastien Dérivaux qui conseille aux nouveaux arrivants de passer par des acteurs centralisés offrant des solutions de comptabilité. "Chaque transaction, même de crypto à crypto, doit être comptabilisée", poursuit le CEO de Steakhouse Financial.

Dans cette optique, des solutions comme Request Finance, Coinhouse Business ou Monerium peuvent s'avérer être des outils précieux. Mais pour du placement au comptant très simple, une plateforme d'échange régulée peut tout à fait faire l'affaire. "Avoir recours à un expert-comptable spécialisé en crypto peut aussi aider", sourit Houssen Issouf Aly.

"Les gains en cryptomonnaies pour les entreprises s'intègrent dans les revenus de l'entreprise et sont donc assujettis à l'impôt sur les sociétés (IS)", explique Pierre Morizot, PDG de Waltio, une start-up française spécialisée dans la fiscalité crypto.

Même si à ce jour, il existe très peu de clarifications de la part des autorités, il convient de respecter certains principes que l'on retrouve dans la comptabilité classique. À la fin de chaque exercice comptable, il est nécessaire de réévaluer le prix d'un crypto-actif aussi bien à la baisse qu'à la hausse.

"En cas de moins-value, il doit être comptabilisé une provision pour perte latente. À ce sujet, l'administration fiscale n'a pas encore précisé si cette perte était déductible fiscalement", remarque Houssen Issouf Aly, qui précise que dans une société, l’ensemble des transactions sont comptabilisées donnant lieu à une plus ou moins value.

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